III.3. Deuil, mélancolie et manie

Le rapport qu’entretient le psychotique avec la vie et la mort est très étrange. Dans une certaine mesure, on pourrait dire soit qu’il « clive » la crainte angoissée de la mort, soit qu’il vit la mort, et se protège ainsi de l’anticiper ou de la craindre. Le conscient (et non plus seulement l’inconscient, « zeitlos ») paraît ignorer le temps, vivant dans un éternel présent ; les individus psychotiques ne parviennent pas à utiliser leur expérience passée, afin de les réintégrer dans un processus d’appropriation. Richard (2003) postule l’impact d’un noyau mélancolique au sein du processus de subjectivation à l’adolescence, noyau qui serait constitutif des psychoses.