III.4.2. Le cas Pascal (2)

Dans le cas Pascal (cf. III.2.4., supra), toute la famille semble aux prises avec deux tragédies non introjectées, qui font alors office de crypte. La première concerne la maternité de la grand-mère (la mère du père). La famille soupçonnerait un viol durant la seconde guerre mondiale, sans qu’il soit permis d’en parler. Le sujet est tabou, mais grève lourdement la question des origines et de la filiation, aspect que l’on retrouve d’ailleurs dans le délire de Pascal, qui s’inquiète de savoir si sa mère est vraiment sa mère et si elle n’a pas trafiqué sa date de naissance. Dans son délire, il construit d’ailleurs un roman familial d’après lequel il serait le fils de Dieu, ou de Satan.

La seconde tragédie concerne le suicide de l’oncle de Pascal, diagnostiqué schizophrène. Ce suicide pèse aussi lourdement sur la famille, notamment les parents, qui craignent que Pascal ne se suicide, comme l’a fait son oncle et ce, d’autant que les parents lui ont donné le prénom de l’oncle décédé, pour garder une trace survivante du défunt. Ce fantôme pèse lourdement sur Pascal, qui, dans un moment de décrue du délire, me confiera avoir songé à se suicider, comme son oncle, du haut d’une falaise.