IV.1.3.4. Le cas Olivier (2)

Prenons l’exemple d’un entretien avec Olivier (cf. III.3.2.2., supra) :

Olivier

- Ma fin à moi : épuisement, coma. La mort, je la côtoie chaque jour. C’est corporellement, quand le corps est épuisé, on peut rien faire. La dépression c’est un terme générique qui résume une grande fatigue corporelle. Je suis contre le versant positif car c’est du cinéma : « oui, je suis étudiant en architecture etc.… C’est plus rassurant pour l’entourage, on paraît moins instable, plus attrayant, on a plus de poids sur son entourage. J’ai le désir profond de changer de lieu, de changer de visages ».

Moi

- C’est un projet ?

Olivier

- Oui, on peut dire ça comme ça. Je veux me retrouver dans un cadre propre à mon enfance. C’est comme Agatha Christie, dans le livre, il est dit : « J’aimerais bien revoir cette place avant de partir ».

Ce qui se présente donc sous la forme du projet (« désir profond de changer de lieu, de changer de visage »), ainsi que l’acquiesce Olivier en réponse à ma question, n’est en réalité que prélude à la mort. Toutefois, il est intéressant de constater un début de symbolisation, dans la mesure où ce projet prend une allure romanesque, par le biais de la référence à Agatha Christie. Le projet de mort conserve une dimension créative, qui exprime une tentative d’appropriation de l’idée de mort, une anticipation de l’expérience.