V.3.2.3. Le cas Mélusine (2)

Mélusine (cf. III.3.2.4., supra) semble si méticuleuse que l’on s’attendrait à une méticulosité équivalente concernant la chronologie des événements. De plus, Mélusine insiste sur l’importance selon elle de conserver des repères temporels. En entretien, elle indique qu’elle attache une très grande importance aux repères temporels. Son frère aurait perdu ses repères spatiaux, temporels, scripturaux, et elle s’en dit bouleversée. Ainsi, ce qui la perturbe au plus haut point est que son frère dit avoir vu son père il y a deux mois alors que son père est mort en 1976. Cette question du deuil pathologique semblerait la déstabiliser en premier lieu, dans la mesure où c’est notamment à la suite de ce deuil qu’elle a connu sa première hospitalisation. Lorsqu’il s’agit de l’évocation d’épisodes traumatiques, elle présente alternativement deux phénomènes : soit la datation manque, soit la datation est extrêmement précise tout en surchargeant le récit, laissant penser à ce que nous avons caractérisé comme « hyperdatation ».