2. Exposition à l’écrit

Le concept anglo-saxon de print exposure 2 (Stanovich & Cunningham, 1992) permet d’appréhender les diverses connaissances implicites et explicites relatives aux écrits environnementaux. Cette métaphore "photographique" illustre l’idée selon laquelle les individus seraient plus ou moins "exposés" à la culture de l’écrit (Ecalle, 1997) et de ce fait, développeraient des acquisitions langagières dont le niveau serait susceptible de varier en fonction de l’écrit environnemental. Prêteur et Louvet-Schmauss (1993) ont constaté que les enfants peu familiers avec la manipulation de livres, les fonctions et le fonctionnement de l’écrit dès la moyenne section rencontrent des difficultés à devenir bons lecteurs en CE1. Shatil, Share et Levin (2000) observent que les capacités d’écriture des enfants enregistrées en maternelle sont liées à diverses habiletés alphabétiques mais aussi à des variables relevant des interactions avec l’environnement écrit comme l’exposition à l’écrit des mères, leur fréquence de lecture partagée avec leur enfant et les connaissances enfantines relatives aux fonctions et caractéristiques de l’écrit.

L’environnement familial peut être ainsi la source d’expériences autour de l’écrit qui constituent elles-mêmes des sources d’apprentissages d’où l’intérêt de mesurer l’exposition à l’écrit avec justesse afin d’estimer les différences interindividuelles tant sur la connaissances de ces écrits que dans l’acquisition de la langue écrite.

Les outils destinés à l’observation des différences individuelles relatives aux connaissances des écrits environnementaux présentent l’avantage de mettre en évidence la participation de l’exposition à l’écrit au développement des processus cognitifs et au développement des connaissances de litéracie.

Notes
2.

Ce terme de print exposure renvoie au concept d’habitus lectural proposé par Privat et Vinson (1986) lequel s’appuie sur la notion d’habitus empruntée à la sociologie et développée par Bourdieu (1987).