I - Echelle de l’intérêt pour la lecture

1. Méthode

La plupart des recherches sur l’intérêt précoce pour la litéracie prennent en compte les informations livrées par les parents sur le comportement de leurs enfants. Les interrogations concernent généralement la fréquence des situations de lecture conjointe, la fréquence de lecture initiée par l’enfant lui-même (l’enfant se livre seul à des activités autour du livre) ou encore la fréquence de ses demandes (l’enfant souhaite que l’on lui lise une histoire). Plus rarement, les investigations portent sur ce que l’enfant perçoit ou ressent de son engagement dans des activités qui impliquent des expériences autour de la litéracie. Par exemple, Fritjers, Barron, & Brunello (2000) évaluent l’intérêt pour la lecture à partir des réponses affectives relatives à des activités de litéracie fournies par des enfants prélecteurs (échelle adaptée de Harter & Pike, 1984). Les auteurs constatent une absence de cohérence entre le niveau d’intérêt ainsi mesuré et le contenu du questionnaire renseigné par les parents de ces mêmes enfants sur la fréquence à la maison, de ce type d’activités.

Pour notre part, nous évaluons l’intérêt pour la lecture à partir de l’appréciation que porte l’enfant sur une situation picturale, laquelle met en scène un petit personnage. Compte tenu du jeune âge des enfants, nous avons choisi de mesurer l’intérêt pour la lecture à partir d’une série de dessins et non d’un questionnaire oral. Le format pictural nous semble présenter l’avantage de favoriser l’investissement dans l’épreuve, de maintenir l’attention et de garantir l’authenticité de la réponse.

L’enfant doit juger du degré de satisfaction éprouvée par ce personnage. Plus précisément, nous obtenons un indicateur de l’intérêt pour la lecture par comparaison entre l’attrait éprouvé pour des activités de litéracie et l’attrait manifesté pour des activités motrices. En fonction de cet indicateur, les enfants sont répartis en deux groupes.