3. Exposition à l’écrit et sensibilité aux régularités orthographiques

L’analyse des performances obtenues par les 38 sujets dans l’épreuve de plausibilité lexicale éclaire les liens entretenus par le niveau d’exposition à l’écrit et la sensibilité développée implicitement aux unités écrites fréquentes de la langue. Pour rappel, il s’agit d’une tâche de plausibilité lexicale portant sur 36 paires de pseudo-mots réparties en trois catégories : items CCf (e.g., nullor-nnulor) items CCf/CCn (e.g., billot-bihhot), items VV/CCf (e.g., reefur/reffur).

Pour les deux premières catégories d’items, les réponses données par les sujets diffèrent significativement du hasard : pour les items CCf [d = .60; t(38) = 2.90, p < .006], pour les items CCf/CCn [d = 1.08; t(38) = 2.88, p < .007]. Nous écartons la dernière catégorie (items VV/CCf) dont les résultats ne se distinguent pas significativement du hasard [d = .29 ; t(38) = .819, p < .42]. Les données statistiques figurent dans le tableau 1.42.

Une analyse de variance ³³ permet donc d’étudier l’effet du facteur "catégorie" à deux modalités (C1, C2) en intra-sujets et celui du facteur "groupe" (EE+, EE-) en inter-sujets. L’ANOVA ne révèle pas d’effet significatif de l’exposition à l’écrit [F(1,36) = .161, p < .69]. Les performances enregistrées ne diffèrent pas significativement d’un groupe à l’autre : 57.8 % (EE+) de bonnes réponses vs 56.3 % (EE-). Nous n’observons pas d’effet du type de catégorie [F(1, 36) = 1.121, p <.297]. L’interaction entre les deux facteurs n’est pas significative [F < 1]. 

Contrairement à nos attentes, les enfants les plus exposés à l’écrit ne manifestent pas de connaissances particulières sur la conventionalité des séquences de lettres de la langue et ne se distinguent pas de leurs pairs présentant un niveau moindre d’exposition à l’écrit par des scores significativement supérieurs dans l’épreuve quelle que soit la catégorie d’items.