6. Exposition à l’écrit et compétences en lecture à voix haute de mots

L’exposition à l’écrit favorise l’acquisition d’une base de connaissances impliquées dans les processus d’identification de mots. Ainsi que nous l’avons évoqué dans l’analyse des productions d’orthographe lexicale, nous pensons observer un effet de la variable contextuelle sur les performances relevées dans l’épreuve de lecture orale et celles enregistrées aux tests Timé2 et Timé3 (aspects méthodologiques précisés au chapitre Intérêt pour la lecture). Nous devrions également observer une influence de la fréquence du lexique sur les résultats obtenus dans ces trois tâches, celle-ci étant davantage marquée pour les enfants les plus exposés à l’écrit.

L’analyse de variance 35 révèle des scores globaux supérieurs dans le groupe EE+ (85.4 % vs 77.2 %) mais n’indique pas d’effet significatif du niveau d’exposition à l’écrit sur les performances en reconnaissance de mots [F(1, 36) = 1.58, p < .22]. 

Nous notons un effet significatif de la fréquence F(1, 36) = 39.84, p < .0001] ; les performances en lecture de mots de fréquence F+ (87.3%) sont significativement supérieures à celles portant sur les mots de fréquence F- (75.3%). Dans le groupe EE+, les scores sont supérieurs pour les mots de fréquence F+ (p < .0002) comme dans le groupe EE- (p < .009).

Le tableau 1.45 présente les statistiques descriptives relatives à cette analyse.

Tableau 1.45 : Nombre moyen de réponses correctes (max. 23), minimum et maximum, écart-types, obtenus dans la tâche de lecture orale, selon la fréquence des mots par chacun des groupes EE+ et EE-.
    F+ F-
EE+
moyenne 21.35 17.95
σ 2.89 4.85
étendue 10-23 3-23
EE-
moyenne 18.83 16.67
σ 5.45 5.83
étendue 2-23 0-23

L’interaction entre les facteurs "groupe" et "fréquence" n’est pas significative [F(1, 36) = 1.96, p < .17]. Cependant, l’hypothèse formulée sur l’effet de fréquence attendu auprès du groupe EE+ nous conduit à mener des investigations supplémentaires. Les tests post hoc indiquent cependant une différence significative pour les mots de fréquence élevée entre les deux groupes (p < .002) au profit des enfants du groupe EE+. Les scores obtenus pour les mots de fréquence faible ne diffèrent pas significativement d’un groupe à l’autre (p < .19).

Les enfants les plus exposés à l’écrit ne se distinguent pas des enfants du groupe d’exposition à l’écrit moindre par des performances significativement supérieures en lecture à voix haute. On observe un effet de la fréquence lexicale pour les deux groupes avec une influence davantage marquée pour les enfants du groupe EE+ dans le traitement des mots de fréquence élevée.

Notes
35.

Plan expérimental : S<E2>*F2