Les théories sociologiques de la religion

Le problème de la définition de la religion se pose avec acuité en sociologie. J. P. Willaime note d’ailleurs à ce sujet qu’ « il n’y a pas de définition de la religion qui fasse l’unanimité des chercheurs » 5 . Une partie du problème vient de la diversité des manifestations de ce phénomène. La définition de E. Durkheim selon laquelle la religion est essentiellement une distinction entre le sacré et le profane, ne recouvre pas toutes les réalités religieuses, et omet d’autres caractéristiques importantes du phénomène religieux.

Certains sociologues fondent leur définition sur l’aspect fonctionnel de la religion (fonction sociale en particulier), cependant que d’autres prennent en compte son contenu. C’est le cas de la plupart des sociologues des Nouveaux Mouvements Religieux (R. Robertson, K. Dobbelaere, B. Wilson), qui mettent l’accent sur le caractère transcendant de la religion. M. C. Ernst se situe dans cette lignée :

‘La religion sera donc l’aspiration de l’homme vers des forces supérieures, ressenties, soit en dehors de lui, soi en lui-même, comme susceptibles de donner un sens à son existence 6 .’

Les deux aspects, fonction et substance de la religion, ne sont pas mutuellement exclusifs. Toutefois, une définition qui s’appuierait sur l’un comme sur l’autre risquerait d’être doublement réductrice.

Notes
5.

J. P. Willaime, Sociologie des religions, 1995, p. 114.

6.

M. C. Ernst, Le Mouvement religieux contreculturel aux Etats-Unis (1970-1980), 1988, p. 17.