Dans le contexte de notre recherche, nous appellerons religion un ensemble de croyances et de pratiques qui relient l’homme à une transcendance (intérieure ou extérieure) et lui permettent de donner un sens à son existence tout en servant une fonction sociale.
Au sein du concept de religion, E. Troeltsch distingue trois degrés d’organisations religieuses : Eglise, Dénomination, Secte (à comprendre au sens américain du terme), auxquels les sociologues du New Age 33 ajoutent un quatrième niveau, celui des Nouveaux Mouvements Religieux, et parfois un cinquième niveau 34 : celui du « milieu cultique » (qui correspondrait au « mysticisme » de la classification de Troeltsch). Le New Age, par son mode d’organisation, relève plus du « milieu cultique » ou du « mysticisme » que des autres types, même s’il peut comprendre certains mouvements religieux.
Nous nous heurtons cependant à un problème de terminologie, surtout lors de nos lectures en anglais. Les termes anglais et français se croisent : secte recouvre la même réalité que « cult », en anglais, c’est-à-dire, pour les sociologues, un groupement structuré dont les membres professent allégeance à une doctrine différente de la religion dominante dans la société. Dans l’usage courant ce terme comporte une forte connotation négative et désigne un groupe structuré de personnes sous l’emprise totale d’un maître spirituel, incluant la possibilité de manipulation, escroquerie, préjudice porté à la santé physique et morale et aux droits de l’homme.
A l’inverse, le mot « culte » en français recouvre presque la même réalité que « sect » en anglais : dépourvu de connotation négative, il désigne une confession religieuse, avec en anglais la nuance d’un groupe issu d’une grande religion qui se fonde toujours sur les mêmes principes mais s’en est séparé.
Cf. S. Bruce, « The New Age and secularization » in M. Bowman and S. Sutcliffe, Beyond New Age, p. 222.
Cf. C. Campbell, “The Secret Religion of the Educated Classes”, in Sociological Analysis, 1978, vol. 39.