L’orientalisme dans les mouvements du début du XXème siècle

Les premières apparitions de la religion et de la spiritualité orientales aux États-Unis se produisent à l’occasion du Parlement mondial des religions à Chicago en 1893. L’attrait de l’Orient était déjà exprimé par les Transcendantalistes, puis par des groupes comme la Théosophie* (1875), différentes formes de Bouddhisme*, le mouvement Bahaï*, la Self-Realization Fellowship*, le Vedanta*, le mouvement I Am*, le Subud*, etc.… Dès la fin du XIXème siècle, les mouvements orientaux sont déjà très présents sur le sol américain, soit dans des formes « pures » (très proches de la religion du pays d’origine, comme c’est le cas du Bouddhisme*) soit dans des formes œcuméniques (le Vedanta*, ou la Self Realization Fellowship*, par exemple, considèrent que toutes les religions sont une, dont la quintessence est exprimée au mieux par le groupe en question), soit dans des formes plus baroques et éclectiques (la Théosophie puise à la fois dans la tradition hermétique, dans les traditions orientales, et dans l’imagination de H. Blavatsky*). A ces mouvements spirituels ou religieux s’ajoutent une série de pratiques corporelles à composante spirituelle : différents arts martiaux, le yoga, le tai chi chuan*, etc. Si dans les années 1970 les New Agers ont le sentiment de découvrir et de faire découvrir les traditions orientales à la société américaine, il ne s’agit en réalité que d’une redécouverte. L’implantation antérieure de tous ces groupes permet cependant une diffusion plus rapide et plus large dans la société.

L’étude de l’histoire américaine culturelle et des religions montre que le New Age a des racines profondes et multiples dans l’histoire américaine. De nombreux groupes se sont historiquement appuyés sur les thèmes repris aujourd’hui par le New Age, qui peut être compris comme un développement de ces mouvements (Transcendantalistes, Science Chrétienne, guérison par la foi, Penser Nouveau en particulier) ; ensuite les éléments problématiques, ambivalents ou paradoxaux dans l’histoire culturelle américaine se retrouvent souvent dans le New Age, ce qui renforce le sentiment de l’ « américanité » du mouvement.