B. L’esclavage et l’afro-américanité

Le legs de l’esclavage au New Age est double : d’une part les New Agers – tout comme l’ensemble des Américains – doivent gérer et exorciser la culpabilité collective (positionnement a posteriori qui emmène à critiquer et à désavouer les religions traditionnelles qui ont cautionné le système). D’autre part, au discours syncrétique au sein du New Age correspond une tentative d’assimilation et d’appropriation des traditions issues de l’esclavage et de la culture d’origine africaine. La réalité historique de l’esclavage constitue un cordon ombilical qui relie les Etats-Unis à l’Afrique, et la philosophie universaliste des New Agers induit la valorisation d’un lien aussi physiologique. Par ailleurs, l’esclavage puis la ségrégation et l’injustice sociale expliquent la distance que mettent les Afro-américains avec la culture blanche, et en particulier la culture des nantis (dont le New Age demeure un exemple, du moins au regard du grand public).