Après les traumatismes de la dépression des années 1930 et la Deuxième Guerre mondiale, les années 1950 sont une période de prospérité et de conformisme, d’optimisme, de foi dans le gouvernement et le « modèle américain » et de patriotisme. Cependant, avec la prospérité, l’idéalisme est confronté à une réalité sociale « optimale » : le rêve américain devrait être mis en application sans les contraintes de la guerre ou de la crise économique. C’est donc aussi dans les années 1950 que s’annoncent les prémices d’une prise de conscience que la prospérité ne suffit pas à provoquer la liberté, l’égalité, le bonheur pour tous. Dans un contexte de développement, les inégalités deviennent plus criantes. On assiste donc à l’apparition des premières fissures dans la confiance américaine, avec par exemple le mouvement Beatnik.
J. M. Blum, Years of Discord: American Politics and Society, 1961-1974, 1991, p. 3.