Institutionnalisation

Dans le New Age, tout s’évalue, tout peut s’apprendre, tout s’explique de manière rationnelle, et dans le processus beaucoup de valeurs perdent de leur spontanéité. Ce phénomène se produit tout d’abord au niveau du groupe. En effet, des associations de personnes qui se créaient autrefois spontanément, suivant les découpages régionaux, locaux, ou bien sur le lieu de travail, sont remplacées par des regroupements choisis et institutionnalisés. D. Hervieu-Léger met l’accent sur cette transformation :

‘Participation in small religious groups also provides the individual believers with the communal confirmation of their own meaning system, which is no longer given in ‘natural communities’. Emotional links woven inside voluntary groups tend to replace a spontaneous sense of continuity, shaped in the shared experience of family, neighbourhood, village, occupation etc., in the societies of the past. 347

Au niveau des relations interpersonnelles également, la lecture de livres de type « how-to relate to your wife, children, etc.», qui expliquent, formalisent et analysent les relations, finit par tuer toute possibilité de spontanéité. Chaque relation est établie en fonction d’ouvrages, qui prônent souvent un retour à des relations personnelles plus naturelles, plus spontanées. Mais il est difficile d’obéir à un impératif de spontanéité.

Lareligion devient ainsi presque une hygiène de vie, et en particulier une hygiène familiale. Elle est perçue comme un élément essentiel de la structuration de la personnalité et de la socialisation. Plusieurs des personnes interviewées mentionnent une modification de leur pratique religieuse avec l’arrivée d’enfants, le plus souvent dans un cadre religieux plus formalisé – le plus souvent les églises spiritualistes* ou unitariennes* fournissent un ensemble théologique acceptable et un cadre suffisant pour la perception des parents. R. Fuller décrit les implications de ce processus :

‘Studies of Baby Boomers indicate that many have been attending a church largely because they thought that it would provide them with assistance in raising their children. Now that many of the Boomers' families are grown up, they feel less need for the services that churches provide. They are consequently becoming more infrequent in their church attendance (but ostensibly fulfilling their spiritual needs in other ways). 348

Notes
347.

D. Hervieu-Léger, “Secularization, Tradition and New Forms of Religiosity: Some Theoretical Proposals”, (pp. 28-44) in E. Barker and M. Warburg (eds.), New Religions and New Religiosity, p. 40.

348.

R. Fuller, Spiritual but not Religious, p. 171.