1. Les « utilisateurs » du New Age

Les entretiens représentent l’autre manière de rencontrer les « utilisateurs » du New Age. Au vu des sept entretiens que nous avons menés auprès de ce public, il semblerait qu’ici encore l’ensemble des entretiens génère une vision disproportionnée de l’investissement spirituel classique pour cette catégorie. La tendance naturelle a été d’orienter le chercheur vers des gens très « instruits » en théologie New Age, et donc très investis.

Dans l’ensemble, il s’agit d’un public New Age plus que d’adhérents. Les principaux médias des théories de la nouvelle conscience, sont la télévision, les livres, et les articles de consommation courante bon marché. Il existe malgré tout un certain nombre de praticiens issus de ces mêmes classes, sur-représentés dans mon échantillonnage d’entretiens.

Les pratiques les plus en vogue sont l’astrologie, le conseil spirituel, et toutes sortes de « clairvoyants », « envoûteurs » ou médiums, ainsi qu’une pratique de la magie dans le cercle familial ou amical. Les « utilisateurs » du New Age se caractérisent par des croyances très ouvertes, notamment à l’occulte, un syncrétisme très large, l’absence de discrimination, et une ouverture inconditionnelle à toute explication « spirituelle » des choses. Dans l’ensemble cette catégorie est peu visible, tout d’abord au niveau géographique (quartiers populaires des villes, moins fréquentés des chercheurs – le lieu le plus populaire pour les recherches sur la nouvelle spiritualité semble être le campus universitaire !). Ensuite, les pratiques New Age ont tendance à glisser vers des superstitions et des religiosités ethniques (Santeria*, Vaudou*) qui sont exclues des annuaires du New Age, et qui fonctionnent presque uniquement par bouche-à-oreille – tant pour s’adapter au mode de fonctionnement de leur public que par peur de l’agressivité des institutions et du grand public.