Troisième partie. Essai d’interprétation : Réalités et concepts problématiques

Chapitre VII. Le territoire

Dans le New Age, la perception de l’espace s’articule de la même manière que la perception temporelle ; comme nous l’avons vu plus haut (cf. supra Chapitre V. A. 1.), la perception n’est pas linéaire ou neutre, le New Age tisse des relations privilégiées avec certains lieux, alors que des pans entiers de l’espace sont oubliés. Le mythe comme mode d’organisation justifie une perception plus basée sur l’affectif que sur la science. L’étude de la répartition du New Age dans l’espace américain nous permet de comprendre les interactions entre la perception et la réalité sociale. La construction mythologique de l’espace est fonction de l’ethnicité (cultures indigènes), de la géographie (montagnes, paysages spectaculaires), et de traces des civilisations antérieures. Dans la pratique, l’implantation de foyers du New Age est aussi conditionnée par d’autres facteurs, pas reconnus des New Agers, comme le contexte religieux et les infrastructures (réseau routier, par exemple). Dans le New Age, l’espace joue un rôle de ségrégation, en cela le mouvement reproduit les schémas américains tout comme il en reproduit les valeurs. Ainsi, les trois types de New Age se côtoient sans forcément se rencontrer et desservent des populations invisibles les unes des autres.