Nous nous sommes fixé les limites administratives de la ville, « city of San Diego ». La base de données de cette étude est l’annuaire téléphonique (2002) de San Diego, dans lequel nous avons relevé toutes les entrées correspondant au New Age – soit plus de mille entrées – à l’exclusion des personnes travaillant à domicile (un numéro de téléphone mais pas d’adresse). Le but était de recenser les lieux géographiques de la nouvelle spiritualité. Dans un deuxième temps, une analyse des entrées a permis de les regrouper en 6 catégories 560 :
Il faut tout d’abord relativiser l’extrême limitation géographique de la présence du New Age. En effet, les axes de commerce sont bien sûr capitaux ; la spiritualité est tributaire des conditions pratiques et doit avant tout obéir, lorsqu’il s’agit d’implantation, aux lois du marché de l’immobilier, de la géographie physique, de l’accessibilité. Les zones résidentielles par exemple, offrent des loyers rédhibitoires pour les petits commerçants New Age. Ceux-ci auront souvent plus tendance à s’installer dans le centre commercial tout proche, et néanmoins desserviront la population voisine. En conséquence, nous allons identifier des quartiers, plutôt que d’étudier la carte point par point. Cette logique de voisinage (« neighborhood ») correspond d’ailleurs à l’implantation du New Age, et à l’organisation de l’espace urbain aux Etats-Unis.
A l’exception de la moitié nord (qui est une zone en pleine expansion industrielle et tertiaire), l’implantation du New Age se superpose assez précisément avec l’implantation des entreprises en général. Dans un quartier côtier, par exemple, les zones plus résidentielles des collines sont desservies par les commerces et les praticiens New Age du bord de mer. Si l’implantation du New Age coïncidence avec celle des commerces, par ailleurs la spiritualité s’apparente à un commerce. Le New Age en vient à occuper une place spéciale dans la vie des Américains : il est situé entre la maison et le travail, souvent dans des centres commerciaux (« malls » ou « shopping centers »), et ainsi juxtaposé à des lieux d’apprentissage (universités ou cours du soir), et des lieux dédiés aux loisirs (cinéma par exemple). C’est d’ailleurs l’une des principales questions concernant la commercialisation du New Age : dans quelle mesure cette parenté est elle imposée par l’implantation géographique, et dans quelle mesure une spiritualité-marchandise (qui choisit des stratégies commerciales pour se diffuser) se voit-elle naturellement reléguée dans les zones commerciales ?
Comme toute catégorisation, celle-ci a parfois dû faire des choix arbitraires ; certains produits ou services s’apparentant à plusieurs catégories.
Aux Etats-Unis, la pratique des arts martiaux comporte un aspect spirituel pronconcé.