1. Perception du temps

L’anti-modernité correspond généralement à une perception du temps sous forme linéaire, selon un schéma de déclin ; mais il existe une variante : une vision cyclique, selon laquelle nous serions à l’automne ou l’hiver de l’humanité. Le processus implique de passer par une étape obscure, de faire le deuil de certaines réalités, ou même de mourir tout à fait avant de pouvoir, comme le Phoenix, mythe populaire dans le New Age, renaître de ses cendres. S’éliminent ainsi les poids morts de la société (idées, paradigmes, modes de fonctionnements, aspects de la technologie). La période que nous traversons, selon les « anti-modernistes », correspond à ce temps de « lâcher prise » et de deuil, ce qu’il s’agit d’abandonner dans la marche de l’humanité étant ce qui a longtemps été proposé comme des « avancées » technologiques. Seule une renonciation à la science et à la modernité permet de continuer à évoluer. Notre attachement au confort que procure la société contemporaine nous précipite chaque jour plus dans une véritable décadence. Ce déclin se traduit pour le New Age par des signes de plusieurs ordres :

  • - de plus en plus de conflits, de guerres, symptômes et facteurs d’une perte de l’harmonie. Par contraste, le passé que nous devons « regagner » est un âge d’or de l’harmonie universelle, parfois lié au matriarcat (la société matriarcale est vue comme historiquement antérieure, et plus harmonieuse et pacifique, selon la théorie – par ailleurs très populaire dans le New Age – avancée par L. Shlain dans The Alphabet versus The Goddess ).
  • - une technologie hors de contrôle, qui dénature, parasite et contamine la planète et les humains petit à petit. Il y a un constat de perte de l’authenticité, minée par la technologie et remplacée par le règne de l’artificiel.
  • - perte de la santé vue comme une relation intacte entre corps et esprit (« un esprit sain dans un corps sain »), qui n’est pas sans rapport avec l’oubli progressif du folklore, notamment des plantes médicinales, de la connaissance de l’environnement, et de la communion avec la nature.
  • - perte de la paix de l’esprit individuelle : l’homme contemporain se crée des besoins, il n’a plus le sens de l’essentiel, des « vraies valeurs ». L’homme moderne est aux prises avec la gestion d’une société complexe et artificielle qui le fait évoluer dans un monde de papier, d’abstraction, de finances, de politique. Autant de domaines qui ne sont que des « faux problèmes » au regard de la satisfaction des besoins vitaux, à la fois sur le plan matériel, émotionnel, et spirituel.
  • - déclin de la spiritualité, l’homme moderne est de plus en plus mondain, séculier. Il a perdu une relation intuitive au divin.
  • - perte du secret et du merveilleux, désenchantement du monde, perte des croyances aux fées, aux sorcières, aux lutins ; perte de notre âme d’enfant. La croissance irréversible de l’humanité l’entraîne vers la vieillesse et la perversion, la décrépitude et le raffinement de l’esthète. Malheureusement ce vieillissement n’est pas accompagné de sagesse mais d’avilissement.

Cette vision très classique, reprise par le New Age, est à replacer dans la dynamique des grandes « théories du déclin ». Ainsi, le train du progrès semble s’être emballé et mener l’humanité vers sa fin. En réponse à cette vision du monde qui génère des sentiments de peur et de confusion, l’option choisie par les anti-modernistes est celle d’un retour. Cette attitude d’orientation vers le passé n’est pas unique au New Age, on la trouve par exemple dans le néo-fondamentalisme, et dans des interprétations athées du monde. Dans le New Age, elle combine nostalgie, mythe de l’âge d’or, et différentes conceptions du « retour ».

En toute logique, les aspects anti-modernes du New Age peuvent trouver un écho chez les personnes âgées, qui ressentent plus d’affinités avec un temps passé et la période pré-moderne. Elles sont aussi plus sujettes à se sentir dépassées par les évolutions rapides de la science et de la technologie. La complexité sans cesse croissante est source d’anxiété, et nombreux sont les membres du New Age à exprimer ce sentiment. Parmi les personnes interviewées, Allan par exemple, en dépit d’une relative maîtrise de la technologie (il exerce le métier d’électricien), se déclare plutôt mal à l’aise avec les développements contemporains :

‘I don’t like [technology], I just don’t like it. I’ve got to be wrong, there has to be something wrong with me. But I wish it could just all go away… ’ ‘[…] my whole take on technology doesn’t make sense, not to me. But I just want it to stop, at some point, about 50 years ago. And that’s just what every generation of people says. But I really… I look at newsreels of the 30s and 40s and stuff, and I think it’s so beautiful. Just the level the things were at, when people actually had direct contact with everything they were doing. 570

La froideur, l’efficacité, le fonctionnalisme associés aux machines donnent le sentiment d’une inadéquation de la technologie contemporaine et de l’homme, d’autant plus à l’heure de la revendication de l’irrationnel et de l’intuitif. Les auteurs du New Age manifestent le regret d’une simplicité primitive, parfois jusqu’au temps préhistorique, fondé sur une appréhension poétique de cet âge d’or d’une part, et une vision partielle de l’histoire d’autre part. Selon les New Agers, la simplicité de l’organisation sociale constitue la principale caractéristique d’une époque mythique, antérieure à la répartition du travail, et au système monétaire (deux éléments de la modernité qui sont considérés comme étant la source de beaucoup d’injustice sociale et d’aliénation).

Le malaise est amplifié par le rythme de la vie moderne, où l’individu semble plongé de plus en plus irrémédiablement dans une course effrénée. La poursuite de l’efficacité met l’accent sur l’immédiat, au détriment d’une vision globale et durable. En cela, le New Age – produit demeure critique de la conception du temps moderne, comme le révèle l’ouvrage de Z. Schachter-Shalomi et R. S. Miller, From Age-ing to Age-ing: A Profound New Vision of Growing Older, un des livres New Age spécifiquement orienté vers les personnes âgées :

‘A similar obsession with the momentary pervades the news media. Today's newspaper and the six o'clock news are relevant; yesterday's news has already become obsolete. We pay attention to the figure – the momentary event – but ignore the ground, thehistorical matrix from which it emerges. Our short attention stems in part because technology speeds up the rate at which change takes place. Before the Industrial Revolution, change in the agricultural era often took centuries to unfold. Now, with the frantic, accelerated pace of modern life, what we learn in school often becomes obsolete within a generation or less. Our restless, electronic society aids and abets the process of foreshortening time by slicing it up into increasingly smaller increments according to the "time is money" philosophy. No wonder our culture suffers from such short-sightedness. 571

Le passé pré-moderne, ancré dans des rythmes séculiers dictés par les cycles de la nature, devient donc emblématique d’une sorte d’idéal, sur le plan pratique comme sur le plan idéologique. En effet, dans The Alphabet versus the Goddess, L. Shlain expose une théorie selon laquelle l’époque archaïque qui se situe avant l’invention de l’écriture 572 (et en particulier de l’écriture alphabétique, qui préfigure la modernité de par son aspect analytique, rationnel, et fonctionnel) correspond à une période de plus grande harmonie entre les sexes, une période plus égalitaire, où les phénomènes d’oppression sont plus rares. Il établit un lien (de coïncidence, certes) entre la destitution de la Déesse et l’apparition de l’esclavage :

‘For several thousand years, every people throughout the Fertile Crescent venerated a deity who personified the Great Goddess. When we speak of this area as the “cradle” of civilization, we tacitly acknowledge the superior role the feminine principle played in the “birth” of modern humankind.’ ‘Then, the Great Goddess began to lose power. The barely legible record of the earliest written accounts beginning about five thousand years ago provides intimations of Her fall. Her consort, once weak and inconsequential, rapidly gained size, stature, and power, until eventually he usurped Her sovereignty. The systematic political and economic subjugation of women followed; coincidentally, slavery became commonplace. Around 1500 B.C., there were hundreds of goddess-based sects enveloping the Mediterranean basin. By the fifth century A. D. they had been almost completely eradicated, by which time women were also prohibited from conducting a single major Western sacrament. 573

Le livre de L. Shlain n’est pas un ouvrage de spécialiste, et même si sa théorie est plausible et amplement documentée, il l’applique d’une manière trop large et systématique au détriment de sa crédibilité. L. Shlain n’est pas historien mais chirurgien, et il reconnaît que la connaissance des périodes préhistoriques qu’il décrit ne relève pas de la certitude mais de l’hypothèse, on est dans le « para-scientifique », ou « pseudo-scientifique ». Cependant son livre est rapidement devenu un best-seller et il fait autorité dans les milieux New Age.

Ainsi, dans le cadre du New Age et du lien nécessaire entre égalité de fait (politique, sociale, et culturelle) entre les sexes, et influence d’une divinité féminine, la « période archaïque » ressemble à un idéal à atteindre. Ainsi le passé lointain est présenté comme modèle, dans le même temps que l’écriture alphabétique provoque la fin de cette société égalitaire.

Nous avons donc affaire à une construction imaginaire et mythique de la période pré-moderne, que les New Agers perçoivent comme incarnée et sensible, par opposition à une modernité désincarnée, inquiétante et incompréhensible. Si le présent est perçu comme séculier et désenchanté, le passé devient synonyme d’intense religiosité. Aux Etats-Unis tout particulièrement, il y a un discours nostalgique de l’ère coloniale (période marquée par les Grands Réveils Religieux), et critique d’un quotidien matérialiste, qui manifeste un sentiment de perte de l’évolution historique :

‘Americans’ sense that some element of transcendence has been lost. […] the question that lurks in people’s minds as they reflect on their past. They wonder where the sacred has gone […]. Maybe the sacred has not been irretrievably lost after all. 574

Ainsi , le New Age reprend et développe une construction mythique : celle du passé religieux des Etats-Unis.

Enfin, nous rencontrons le mythe d’un passé plus avancé sur le plan de l’humain, qui sait (ou a su) orienter sa recherche scientifique dans le respect et au service de valeurs humaines. Cette mythification est typique des œuvres de science-fiction, et se retrouve dans la littérature plus ouvertement occultiste. Par exemple, dans The Truth about Crystal Healing, petit manuel informatif, est décrite la science des cristaux d’Atlantis et Lémuria :

‘In Atlantis and other ancient civilizations, the earth grid system or energy ley lines were understood and utilized. Crystals were employed to accentuate this energy grid system. Crystal energy was used as a focus for other purposes also. Atlantis and Lemuria used ultrasound and other energy forms. They used mind power by humming or "toning," and by so doing levitated rock. Crystal pyramids were used like a laser device because they could store and focus energy, sunlight energy. The crystals could encode information to a higher vibration and beam information into a person. The student could obtain a college education from crystal energy. […]’ ‘In times past, crystals were used to balance harmonies in the body ‑ to stabilize the flow of prana, to stimulate the chakras, to raise the kundalini energy. Facets of three, five, or seven were used for certain illnesses, while four and eight sided crystals were used to maintain balance. Crystals of various colors ‑ red, green, blue, violet, white, were used to heal various illnesses. Their healing properties restored eyesight to some in the hands of adept healers. Crystals were placed on the eyelids to indraw prana and heal organs inside the body. Much later in history, the American Indian shamans placed quartz crystals over their own eyes to help them become more clairvoyant. 575

Les écrits de ce type, relativement fréquents dans le New Age, relèvent de la pseudo-histoire et de la pseudo-science. Ils mélangent vocabulaire scientifique (ici la physique) et mythologique (références à l’alchimie), le tout relié par un « raisonnement analogique naturel ». Les repères temporels restent vagues et donnent une impression d’historicité.

L’équation qui associe temps passé et harmonie avec le monde naturel s’explique par la transition du monde rural au monde urbain, et la nostalgie d’un style de vie imaginé comme plus sain, lié au rythme naturel des saisons, à une relation à la nourriture régie par les besoins corporels, et à un (supposé) sentiment de connexion aux éléments. M. J. Ferreux souligne également le lien entre « authenticité » et vitesse d’évolution des mentalités et des technologies :

‘ Pourquoi cette recherche de vie simple «authentique» dans notre société dite civilisée? Regret? Nostalgie d’un passé révolu? Retour aux sources?’ ‘ On peut émettre l’hypothèse que la technologie a évolué rapidement, en une ou deux générations, alors que les mentalités, elles, restent plus en arrière, rattachées à des valeurs qui ont mis des siècles à s’élaborer: « Une vie saine dans un corps sain », l’idée que l’homme doit être proche de la nature, de la « terre nourricière ». 576

La modernité, avec les philosophes des Lumières et le triomphe de la Raison, destitue l’autorité de la tradition, autorité externe, et par conséquent illégitime, potentiellement dogmatique et inappropriée. Pourtant, le New Age propose un inversement de cette tendance ; les New Agers redécouvrent le mythe, la sacralité des rituels, et les qualités esthétiques, pédagogiques, et thaumaturges des traditions. La place faite à la narration et à la biographie établit un cadre personnel où la légitimité vient de l’intérieur, l’accent est mis sur « ce qui fait sens » pour l’individu, ce qui permet une revitalisation de la tradition, thèse défendue par P. Heelas :

‘In a radical re‑interpretation of the literature, Heelas argues against the notion that the New Age and postmodernism are coterminous. New Age belief embodies its own tradition in a way that sets it at odds with the de‑traditionalising process that characterises postmodernism. He argues that although the New Age positively encourages the collapse of cultural meta‑narratives, it also involves the ‘amplification of an experiential meta “narrative”’ that precludes de‑traditionalisation. Thus, New Age thought seeks to rehabilitate tradition, and not to demolish it. Furthermore, he suggests this expressivism goes against the notion that the New Age is in some ways postmodern. 577

Le processus moderne de rationalisation à outrance implique l’apparition de problèmes insolubles, et d’absurdités, qui causent des dysfonctionnements au sein de la société. P. K. Howard, auteur de The Death of Common Sense, fait le deuil et dans le même temps expose les avantages du « bon sens », cette notion étrangère à la modernité parce que partiellement justifiée par tradition. En ses lieu et place, œuvre une rationalisation dévastatrice : « Rationalism, the bright dream of figuring out everything in advance and setting it forth precisely in a centralized regulatory system, has made us blind. Obsessed with certainty, we see almost nothing. » 578  

Le même auteur cite en exemple l’évolution du système éducatif public : l’autorité traditionnelle (implicite et assumée) du personnel enseignant permettait d’assurer une transmission pédagogique de qualité, alors qu’aujourd’hui la notion de « due process » (« bonne et due forme ») qui doit précéder et justifier la moindre punition, empêche de maintenir la discipline. La tradition est remplacée par une législation poussé à l’extrême, au détriment du fonctionnement du système, et des utilisateurs.

L’anti-modernité dans le New Age renoue avec le mythe de l’âge d’or qui combine vision cyclique et déclin historique. En effet, selon la loi des cycles de l’humanité (tradition existant au sein de la plupart des grandes civilisations, grecque, égyptienne, indienne, sumérienne, hindoue et chinoise), le monde serait régi par des cycles composés chacun de quatre âges successifs :

  • - l’âge d’Or, qui dure 25920 ans ;
  • - l’âge d’Argent, 19440 ans ;
  • - l’âge d’Airain, 12960 ans ;
  • - l’âge de Fer, 6480 ans. 579

Comme le résument J. Vernette ou J. G. Melton, nous serions à la veille de la fin de l’âge de Fer. Une telle vision laisse ouvert l’espoir de l’avenir, et dans le même temps se tourne vers le passé lointain (64800 ans en arrière) pour un souvenir de l’harmonie mondiale. Le messianisme est également impliqué dans cette vision d’un futur idéal modelé sur le passé. Dans ce contexte nostalgique, de « nouvelles » traditions sont importées d’autres cultures, ou créées de toutes pièces. La tradition des « Maîtres Spirituels » par exemple, se situe entre importation culturelle et innovation : elle s’apparente à certaines traditions orientales et notamment indiennes, mais est reformulée par le biais du « channeling ». En cela, elle emblématise le paradoxe d’une « nouvelle tradition » puisqu’il existe un discours récent sur une autorité qui aurait sa source dans la nuit des temps.

‘[…] New Agers decide what to value and how to act not by way of inner-informed truth‑acquisition but because they are actually heeding the voices of all those who have become enshrined in what amounts to a traditional canon: one largely comprised of all those volumes written by, and about, the acknowledged spiritual masters. 580

L’on peut se demander si, en définitive, le New Age propose de réelles réponses, de réelles alternatives à la modernité, ou s’il ne constitue que l’expression d’une réaction superficielle, conduisant à une fuite ? Certains participants font preuve d’une réelle incapacité à reconnaître la réalité, à s’y adapter ou à la transformer, et réagissent en se réfugiant dans la mythologie et l’imaginaire que constituent les « réalités alternatives ». En cela, les jeux de rôles, jeux vidéo, science-fiction, mythes, et autres univers virtuels, qui trouvent un large public dans le New Age - outil, présentent un monde simple où les problèmes sont clairement posés (les « bons » et les « méchants » sont clairement identifiables, ainsi que les moyens de lutte et l’objectif ultime). Ceux qui y trouvent refuge évitent ou diffèrent l’engagement et l’implication dans le monde. D. Lyon considère le New Age comme une « ressource culturelle » mobilisée en réponse à ce qu’il nomme : « the spiritual vacuum of modern administered, technological societies ». Selon lui, le New Age propose un échappatoire plutôt qu’un engagement ou une critique. 581

Cette attitude est caractéristique du traitement de bon mombre d’éléments problématiques dans le New Age. Z. Schachter-Shalomi et R. S. Miller (auteurs d’un livre d’inspiration New Age sur le vieillissement), s’ils commencent par critiquer cette réaction de « fuite », en viennent pourtant à cette stratégie d’évitement du problème :

‘Seduced by our technological successes, which have given us unparalleled control of the physical world, we hope that genetic engineering, anti‑aging chemicals, and bionic research will eliminate death from our midst. In our hubris, we hope that with enough empirical research, we will reduce the mystery of death to a manageable scientific process that we can program and control at will. In this way, we will expose aging and death as genetic errors, cosmic mistakes rectified by our human ingenuity.’ ‘As we approach the subject of our mortality, let's be clear from the beginning: Death is not a cosmic mistake. Woven into the warp and woof of existence, the presence of death deepens our appreciation of life. It also regenerates our psyches in preparation for harvesting. The more we embrace our mortality not as an aberration of God and nature, but as an agent urging us on to life completion, the more our anxiety transforms into feelings of awe, thanksgiving, and appreciation. 582

Cependant, après avoir affirmé avec force la nécessité d’accepter la mort et de s’y préparer, les auteurs en viennent à proposer une autre manière d’en éviter l’idée : la prolongation de la survie de l’âme, ou du soi, au-delà de la vie physique. Ils consacrent en effet un chapitre entier, intitulé « Evidence of life after death », à prouver cette théorie et à donner des preuves de vie après la mort, au moyen des multiples témoignages de « NDE » (Near-Death-Experience, expériences de presque-mort) et de « OOBE » (Out-Of-Body Experience, expériences hors-du-corps) :

‘For the last 150 years, there has been a growing literature of psychic research on postmortem existence. This research has taken a quantum leap in the last two decades as new developments in consciousness research have strengthened the case for survival after death. By far, the most convincing evidence comes from the numerous documented cases of people who have undergone near‑death experiences. 583 ’ ‘Like NDEs, out‑of‑body experiences (OOBEs) suggest that consciousness can exist independently of the body, supporting the likelihood that the Self can survive after physical death. OOBE literature is replete with accounts of people at the threshold of death who floated above their bodies to watch with amazed detachment as doctors struggled desperately to resuscitate them. Many accounts describe how voyagers separate from their physical bodies and travel to remote locations. 584

Ainsi, à une manière de contourner le problème de la mortalité – à savoir, la croyance moderne et scientifique (le vocabulaire du monde de la recherche scientifique est mobilisé : « literature of psychic research », « new developments […] have strengthened the case » « evidence » « numerous documented cases ») que la recherche permettra de retarder la vieillesse et la mort – se substitue une autre explication, pré-moderne (plus traditionnelle et plus spirituelle) – la croyance que la mort n’existe pas, qu’il ne s’agit que d’un passage vers un autre monde – qui permet également d’éviter la confrontation avec certaines peurs existentielles.

Notes
570.

Entretien avec Allan (26-02-2002).

571.

Z. Schachter-Shalomi, R. Miller, From Age-ing to Sage-ing: A Profound New Vision of Growing Older, 1995, p. 136.

572.

Cela fait en réalité référence, non pas à une période précise, mais à plusieurs périodes dans différentes cultures.

573.

L. Shlain, The Alphabet versus the Goddess, p. 6.

574.

R. Wuthnow, After Heaven: Spirituality in America since the 1950s, 1998, pp. 127-128.

575.

Llewellyn Editorial Staff, The Truth about Crystal Healing, 1986, p. 3.

576.

M. J. Ferreux, Sociologie des imaginaires et pratiques du New Age, p. 398.

577.

K. Flanagan, P. Jupp, Postmodernity, Sociology and Religion, 1996, p. 10.

578.

Philip K. HOWARD, The Death of Common Sense: How Law Is Suffocating America, Warner Books, New York, 1994, p. 50.

579.

J. Vernette, le New Age, pp. 7-8.

580.

P. Heelas, “De‑traditionalisation of Religion and Self: The New Age and Postmodernity” in K. Flanagan, P. Jupp, Postmodernity, Sociology and Religion, p. 74.

581.

D. Lyon, “Religion and the Postmodern: Old Problems, New Prospects” in K. Flanagan, P. Jupp, Postmodernity, Sociology and Religion, p. 21.

582.

Z. Schachter-Shalomi, R. Miller, From Age-ing to Sage-ing, pp. 81-82.

583.

Ibid., p. 174.

584.

Ibid.,p. 176.