1. Un combat entre forces du futur et forces du passé

Pris dans son sens plus littéral, le New Age mobilise et recrute pour son avènement. L’arrivée du nouvel âge serait le Progrès ultime et qualitatif, ce pas de géant de l’humanité qui la verra basculer de l’ère du matériel dans l’ère du spirituel, le changement de paradigme, ne peuvent se réaliser sans une volonté et une action de la part des hommes. Le New Age se présente donc comme permettant l’évolution ultime, complète et idéale (en cela utopique) de l’homme. Dans une perception du New Age à l’opposé du pré-modernisme, cette (r-)évolution, pour naître, nécessite le triomphe des forces de l’avenir sur celles du passé. Le monde s’organise en deux camps, et la terminologie guerrière et/ou de combat est utilisée pour décrire les enjeux contemporains. M. Ferguson, par exemple, parle d’une « conspiration » du Verseau, D. Millman appelle le chemin initiatique qu’il propose « la voie du guerrier pacifique », T. Brown, Jr. « la voie du scout ».

Si le mode de pensée des utilisateurs duNewAges’organise autour d’une perception linéaire (ascendante) du temps, si la confiance en l’homme et en la marche inaltérable du Progrès sous-tend la vision du monde, il existe toutefois des écueils, des obstacles à cette évolution, représentés par le passé, les traditions, et l’obscurantisme. Il s’agit de lutter contre le camp adverse – ceux qui ne peuvent ou ne veulent se rendre à l’évidence de l’inéluctable marche du Nouvel Age – en utilisant des outils, en forgeant des alliances et en mettant au point des stratégies. La première de ces stratégies consiste d’ailleurs à décrire les objectifs du New Age de manière claire et imagée.