1. L’art du collage

L’homme contemporain est placé face à un impératif de créativité, de renouvellement, et de différenciation et se trouve frustré par l’histoire et le sentiment que toute possibilité de renouvellement a déjà été exploitée. La Postmodernité correspond à la perte de la possibilité d’une originalité créatrice, perte de la possibilité de rupture ou de contestation.

‘There is a sense that the term captures a loss of a capacity to be original, to re‑invent, that society runs on tramlines, on ringing grooves of change, laid down in the mid‑1960s and from which it has lost even the capacity to fall off. What was then original has become profoundly unoriginal; there are no new gripping forms of belief, no avenues of relief; all is dead and deadening. 618

Dans cette perspective, l’homme du XXème siècle a le sentiment de ne plus pouvoir inventer, car toutes les innovations sont déjà avenues. De même, il ne peut plus contester, toutes les formes de contestation ayant déjà été « récupérées », utilisées comme argument commercial ou politique. Ce sentiment vaut par exemple dans le domaine artistique, tel que le décrit Steigerwald :

‘Artists and writers were beginning to face an extraordinary problem: nearly all conventions had been destroyed, and there was not much left to rebel against. Because art had alreadybeen taken to such extremes, it was no easy thing to do something “new.” 619

Que reste-t-il ? Un art du collage, de la combinatoire, qui se sert d’éléments existants pour les recombiner, les restructurer de manière originale et intime. C’est sur ce mode que le New Age s’immisce dans la brèche entre impossibilité de création et d’originalité d’une part, et impossibilité d’un nihilisme éculé et obsolète – parce que déjà exploré dans la période moderne – d’autre part.

Notes
618.

K. Flanagan, P. Jupp, Postmodernity, Sociology and Religion, p. 8.

619.

D. Steigerwald, The Sixties and the End of Modern America, 1995, p. 156.