Chapitre IX. La nature

L’un des principaux éléments de la période contemporaine est l’émergence de la question environnementale. En effet, c’est au cours des années 1960 que ce problème prend une dimension publique, et devient une préoccupation quotidienne dans les pays développés. En conséquence, les différentes religions redéfinissent la place de la Nature dans leurs cosmologies. Le New Age, quant à lui, se construit en parallèle avec la prise de conscience écologique. De ce fait, la Nature occupe d’emblée une place centrale, et la quasi-totalité des New Agers manifestent une attention particulière à l’actualité de la protection de la planète, et investissent les éléments naturels de sacralité. Cependant, cela ne signifie pas que la nouvelle conscience pose sur le problème une vision unifiée, ou adopte des solutions pratiques concertées. La polyphonie des discours persiste malgré un accord sur cet élément central et tellement consensuel qu’il s’en vide de sens : la Nature est importante. Au-delà de la pluralité des conceptions et des pratiques, le New Age est également le site de tensions entre une attitude environnementaliste classique, et une dynamique novatrice. Dans ce chapitre, nous étudierons avec une attention particulière les « religions de la nature » (néo-paganisme, religion de la Déesse, et leurs variantes) – que nous considérons dans le cadre de notre étude comme faisant partie du New Age – dans la mesure où celles-ci se situent à l’intersection du New Age et des préoccupations écologistes. En cela, nous estimons que ce type de mouvements révèle et formule explicitement les attitudes mentales présentes dans l’ensemble du New Age.