b) La vision moniste

La « Nature » est toujours perçue sous un angle positif. Cependant, le terme perd de sa finesse, il n’est plus perçu comme élément d’une opposition dualiste (Nature-Culture, ou Nature-Technologie, ou même Naturel-Artificiel), mais comme englobant l’ensemble de ce qui existe. L’informatique n’est pas moins naturelle que n’importe laquelle des constructions humaines, de la cabane de rondins au gratte-ciel ; et même, que n’importe quel élément du règne animal, végétal, ou minéral. Le courant de pensée relativiste, si développé dans le New Age, est ici à l’œuvre. Les New Agers rejettent l’idée d’une hiérarchie des espèces : tout est interdépendant dans l’univers, la structure du monde ne correspond plus à une arborescence mais à une toile d’araignée. Cette perception de l’organisation du monde inspire aux New Agers un sentiment d’admiration pour Internet, qui dans le même temps reflète le cosmos et le comprend – puisque tout ce qui existe dans l’univers est (du moins potentiellement) référencé sur internet. Le techno-chamanisme est la variante du New Age la plus intéressée par les correspondances entre le monde « naturel » et les évolutions les plus récentes du Progrès (la théorie du chaos, la physique quantique*, l’informatique, l’intelligence artificielle, Internet, pour ne citer que quelques unes d’entre elles).

‘[…] it is difficult to ground a radical environmentalist consciousness – as opposed to compassion for other living beings – coherently in Buddhist philosophy. The most plausible lines of argument, which derive from the idea of the Buddha‑nature […] within all beings and all phenomena, or from the related idea of the mutual interpenetration of all phenomena found in the Avatamsaka Sutra, would seem to imply as much tolerance towards pollution, nuclear weapons and destructive viruses as towards trees, animals and human beings (Harris 1995: 176‑7). This is a problem not only for Buddhist environmentalists, but for all environmental ethics based on universal tolerance: the influential 'deep ecology' tradition runs into similar difficulties. 658
Notes
658.

G. Samuel, “Paganism and Tibetan Buddhism: Contemporary Western Religions and the Question of Nature” in J. Pearson, R. Roberts, G. Samuel (eds.), Nature Religion Today, 1998, p. 134.