4. Le New Age - produit et l’écologie

Les effets de la commercialisation et les objectifs du New Age

L’un des paradoxes du New Age, désigné par de nombreux critiques, est sa commercialisation excessive. Cette critique prend d’autant plus de poids dans le contexte de la lutte écologique. Les actions, et plus encore la crédibilité des New Agers écologistes en sont minées. Le fait que tout, dans le New Age, soit à vendre, d’une part détourne l’attention de l’activisme vers la consommation ; d’autre part l’acte même de consommer est nocif en termes environnementaux. Que dire des lignes de produits New Age comme « Aromatherapy » ou « The Body Shop », qui en dépit de leurs efforts vers le commerce équitable et leur refus des tests sur les animaux, entrent malgré tout dans une chaîne de production, d’emballages plastiques et papier, de publicité, avec ce que cela suppose de ponctions de ressources naturelles renouvelables et non-renouvelables? La réaction est double : il s’agit de tendre vers des industries et commerces « propres » ou « verts », et dans le même temps de trouver des alternatives à la consommation effrénée. Cependant, nombre d’entreprises qui s’adressent spécifiquement à une clientèle New Age participent de l’exploitation abusive des ressources naturelles, de la production de détritus (emballage, par exemple), de la pollution des cours d’eau, nappes phréatiques et de l’air. Et ce dans des buts de marketing, d’économie d’échelle, et de marges de profit, c’est-à-dire des logiques parfaitement intégrées au monde de l’entreprise.

De plus, les stratégies commerciales et publicitaires qui font des thématiques New Age un argument de vente, outre de dénoter l’importance de la diffusion de la spiritualité alternative dans la population, ont aussi un effet pervers. Elles interfèrent avec le discours du New Age, le trivialisant et parfois lui font exprimer des valeurs contraires à celles mises en avant dans le mouvement 686 .

Notes
686.

Cf. par exemple l’article de Arnie COOPER, “The Highway to Enlightenment,” in Mother Jones, janvier-février 2002, qui cite plusieurs publicités (pour les sous-vêtements Hanes, les voitures Hyundai, la chaîne Saks Fifth Avenue) qui utilisent l’imagerie de la méditation et du yoga, et la terminologie New Age pour vendre leurs produits.