C. Peuples indigènes

Le New Age professe son admiration pour les peuples indigènes, en ce qu’ils sont emblématiques de nombre d’idéaux de la nouvelle conscience (relation saine à l’environnement, importance de la communauté, égalité hommes-femmes, sacralité des lieux et des éléments). La dynamique relationnelle entre la spiritualité alternative et les populations autochtones est cependant complexe : en effet, admiration n’est pas toujours synonyme d’alliance, et même quand c’est le cas, l’ingérence occidentale dans l’autorité traditionnelle est souvent source de controverse et de conflits. Beaucoup d’auteurs critiques du New Age (indigènes ou occidentaux) s’attachent à démontrer l’aspect insidieux et pervers de l’intérêt pour les peuples des pays en développement. Pourtant, les efforts des participants du New Age paraissent sincères, et ils font preuve de rapidité de réaction pour pallier les travers dénoncés.

Nous commencerons par clarifier la notion de « peuple indigène ». Dans le New Age, le terme désigne tout d’abord une population qui entretient des liens ancestraux avec le territoire qu’elle occupe, et qui a développé et conservé une forte identité culturelle en contraste avec la modernité. Voici la définition proposée par J. Grim :

‘[…] indigenous refers to ethnic groups with obvious cultural, linguistic, and kinship bonds who are often so marginalized by modern nation‑states that their inherent dignity and coherence as societies are in danger of being lost. 781
Notes
781.

J. Grim, “Peoples of the Land: Indigenous Traditions and Deep Ecology”, in D. L. Barnhill, R. Gottlieb (eds.), Deep Ecology and World Religions, p. 37.