2.4.1.1- « Famille » en changement

‘“La famille, notion dont chacun connaît intuitivement le contenu, peut se définir juridiquement comme un groupe de personnes qui sont reliées entre elles par des liens fondés sur le mariage et la filiation. La simple affection, même avec vie commune, n’y suffit pas : malgré l’extension actuelle du concubinage, personne ne parle de véritable famille avant le lien créé par un enfant, lien de filiation” (BENABENT, 1998, p.3). ’

L’unité que forme la famille se rencontre dans toutes les sociétés. Même si, au fur et à mesure de l’évolution des sociétés, ce groupe est moins structuré, l’intensité du lien demeure. Lorsque les sociétés évoluent, et que l’autorité de l’Etat intervient pour prendre en charge la sécurité des individus - de sorte que l’autodéfense facilitée par le regroupement est moins nécessaire - on assiste à une dispersion du groupe familial. Cependant, le lien n’en demeure pas moins fort, même s’il se traduit de manière différente. Et même dans des sociétés évoluées comme les sociétés occidentales modernes, l’importance de la famille dans la vie sociale demeure considérable.

Le lien familial peut être d’une double nature : il peut résulter soit de la filiation, soit du mariage, c’est-à-dire d’un lien de sang. On dénomme parenté le lien issu du sang, tandis qu’on dénomme alliance le lien issu du mariage. Ces deux fondements du lien familial, parenté et alliance, donnent naissance à deux conceptions différentes de la famille en général, selon la priorité que l’on donne à l’une ou à l’autre. Si l’on donne le pas au lien de parenté, on se trouvera en présence d’une conception de la famille dite lignage ou souche, cercle assez étendu. Si l’on donne, au contraire, le pas au lien d’alliance, on se trouvera en présence d’une conception de la famille-foyer, cercle plus restreint.

Cependant, l’évolution des civilisations démontre que l’on tend généralement à passer d’une conception de la famille souche à la famille-foyer. Il est parfois même proposé d’aller plus loin : l’idée de famille “monoparentale” se développe aujourd’hui, en Occident, avec l’accroissement à la fois des divorces sans remariage et des maternités sans mariage. La famille se réduit alors à l’extrême : un seul parent et, souvent, un seul enfant.