2.4.2.2- Le « Je » familial

Pendant longtemps, la famille a été organisée autour d’une structure marquée par un lien de hiérarchie puissant au profit du père de famille, maître à la fois de son épouse et de ses enfants. Mais, depuis le milieu du XXe siècle, on a vu se former un droit de la personne humaine et apparaître tout un mouvement tendant vers un renforcement des libertés individuelles. Chaque individu prend, sur le plan de sa personne, plus d'autonomie.

C’est pourquoi l’évolution récente est celle de l’affirmation de l’autonomie des individus au sein de la famille qui ne peut que s’effectuer au détriment de la force du lien familial. Cette évolution s’est marquée par la diminution de la hiérarchie, qui tend de plus en plus à être remplacée par une égalité. Le mariage ne fait plus naître l’ancien lien de hiérarchie caractérisé par la prédominance d’un chef de famille. La notion même de chef de famille a été abolie et remplacée par celle d’autorité parentale exercée par le père ou la mère. L’autorité d’un chef est de plus en plus mal supportée.

Le passage d’un choix du groupe au choix d’individus s’accompagne d’une mise en place et d’une mise en scène de relations amoureuses. C’est donc la mise en avant du sentiment et du droit au sentiment face à ce qui est présenté comme un calcul. Il s'agit de l’opposition mariage traditionnel et couple. Ces deux pôles - le « mariage conçu par les parents » et le couple unissant par le « lien d’amour »deux individus - opposés dans les discours, structurent la démarche des acteurs.