3.4.4.2- La présence d’un « non-nous » dans le couple

La seconde spécificité du couple mixte est que le qualificatif implique toujours un non-nous, c’est-à-dire, soit littéralement, soit symboliquement, un « étranger » du point de vue d’une société (et d’un conjoint) « majoritaire ».

Sur le plan administratif, statistique et juridique, « l’autre » conjoint est étranger (ne possède pas la même nationalité ou la même religion, etc.). Ce n’est qu’une définition étroite, parce que, si l’étranger « disparaît » des statistiques, sur le plan social, la référence à un non-nous peut subsister. Cela peut être le cas, d’ailleurs, même s’il n’a jamais été étranger au sens juridique du terme, mais seulement identifié comme un « autre différent » par l’énonciateur.

Si la mixité matrimoniale implique toujours la présence dans le couple d’un conjoint étranger, dans divers milieux, il peut s’agir d’un étranger au sens figuré, c’est-à-dire d’un conjoint identifié comme un « non-nous » vis-à-vis du groupe récepteur ou du conjoint. Par exemple, des conjoints issus de familles de religions différentes peuvent être dits et se dire eux-mêmes « couples mixtes ».