3.4.4.3- Conflictualité permanente

La troisième spécificité du mariage mixte concerne les interactions entre un milieu plus ou moins contraignant et deux conjoints qui réagissent aux pressions extérieures.

VARRO distingue quatre types de conflictualité :

Il s'agit de l’intériorisation par les époux de la norme et surtout de la mixité comme déviation, et elle insiste sur les interdits familiaux (souvent religieux) concernant le choix du conjoint.

Le deuxième type de conflits est « externe », provoqué par le contexte politique.

C'est la combinaison d’interdits intériorisés et de pressions d’un environnement destructeur, mais il se veut aussi interactif et constructif. On voit se profiler la revendication d’une « troisième culture » à construire à partir de la rencontre amoureuse avec l’étranger, à partir de l’imagination de l’amour exotique, d’une identité et d’une vie personnelle à (ré) inventer.

Où la pression externe peut être réduite grâce à la représentation positive des appartenances (familiales, religieuses…) des deux conjoints.

Ce qui compte, en effet, c’est que le mariage soit « marqué » comme différent des autres, parce que le conjoint du dedans est distingué du conjoint du dehors, celui qui est « d’ici » de celui qui vient « d’ailleurs ».

Les couples mixtes (chrétien/musulman) sont les plus exposés aux difficultés de la rencontre interculturelle. Le foyer mixte, véritable laboratoire de la communication entre les cultures, peut tout aussi bien être le lieu privilégié où s’expérimente au quotidien la tolérance à la différence, que la caisse de résonance des malentendus et des conflits interculturels.

Du fait que le mariage mixte unit des conjoints issus d’univers sociaux et familiaux hétérogènes, le mariage mixte peut sembler le type même du mariage dans lequel les mécanismes sociaux qui président à la formation des unions voient leur rôle minimisé. Le mariage mixte serait un mariage qui ne doit rien à la société et tout à l’initiative des individus.

Un mariage pourra être considéré comme « mixte » par l’un (e) des partenaires, moins ou non-mixte par l’autre. Des personnes vivant dans des situations apparemment identiques peuvent exprimer des sentiments contradictoires.

Concernant les identités, par exemple, l’interprétation met en lumière des effets différents des contacts culturels selon le locuteur :