4.5.1.1- Définition

Le stéréotype est une manière de penser par clichés, qui désigne les catégories descriptives simplifiées basées sur les croyances et par lesquelles nous qualifions d'autres personnes ou d'autres groupes sociaux. Le terme de stéréotypes signifie étymologiquement, caractère solide, du Grec, steros (solide) et typos (caractère). Au sens figuré, les stéréotypes sont ces images dans nos têtes, qui s'intercalent entre la réalité et notre perception. D'une manière large, c'est l'ensemble des catégories dans lesquelles nous plaçons les autres.

L'utilisation des stéréotypes est un exemple de ces raccourcis cognitifs déclenchés par la catégorisation; comme toute pensée catégorisante, ils simplifient le réel en nous faisant percevoir les personnes non dans toute la richesse de leur spécificité personnelle, mais comme des membres interchangeables de leur catégorie sociale.

Les stéréotypes sont des clichés, des images « toutes faites », schématiques, rudimentaires et figées que l’on a d’un groupe social ; d’où les mécanismes de catégorisation que l’on peut ramener, dans les rapports entre groupes, à trois effets principaux :

  • un effet de contraste qui tend à accentuer les différences entre des sujets dès lors qu’ils appartiennent à des groupes différents ;
  • un effet de stéréotypie qui conduit à percevoir un étranger à travers les images toutes faites transmises par la culture ;
  • un effet d’assimilation qui conduit à accentuer les ressemblances entre individus de même groupe.

Les stéréotypes sont « l’expression d’une connaissance de l’autre basée sur des faits réels, mais auxquels l’interprétation hors-contexte caricaturale et tendancieuse enlève tout sérieux scientifique. Ils servent néanmoins à préserver ou à établir un certain type de rapports avec l’autre, habituellement de façon négative, pour justifier un rejet; parfois de façon positive, pour critiquer indirectement son propre groupe. Le stéréotype renvoie autant à soi qu’à l’autre : quand j’attribue un défaut à ce dernier, je dis indirectement que j’en suis exempt » (VERBUNT, p.249).

Le stéréotype considère l’autre non comme un individu autonome, mais comme le membre d’un groupe. Il se peut alors que l’expérience personnelle contredise la représentation transmise par la mémoire.

Le partage d’un stéréotype fonctionne aussi comme le signe de l’inclusion dans un groupe avec des convictions communes, et à ce titre l’usage d’un stéréotype est un acte qui rassure.