5.7.3- Statut et rôle

La vie interne du groupe est organisée par des tâches bien précises distribuées entre les membres du groupe, normalement selon des compétences et des accords internes. Dans la vie groupale, chaque membre a donc son statut et ses rôles à jouer.

Le statut désigne la position objective occupée en fonction du niveau social; il englobe un ensemble de caractéristiques objectives qui déterminent la place d'un individu sur une échelle sociale.

La notion de rôle est précieuse parce qu'elle permet de distinguer la position de l'individu dans le système. Chaque individu joue plusieurs rôles. Un rôle peut être joué par un grand nombre d'individus.

Le rôle est « l'aspect dynamique et subjectif du statut; il désigne un modèle de conduite prescrite à un individu, lié aux exigences du statut et fonction des attentes du groupe; dans une famille, la position de parent ou d'enfant (qui désigne leur statut) est liée à l'ensemble des attentes qui se manifestent par des conduites prescrites dans les rôles de père, de mère, d'enfant. Le rôle et le statut ne sont pas des données immuables; ils évoluent dans le temps et suivant le fonctionnement de chaque groupe particulier » (Fischer, 2005. p.226).

La relation "culture-rôle-statut" est bien nouée. La culture a pour tâche d’attribuer à chaque individu une place dans la société, c’est-à-dire de distribuer les rôles et les statuts selon le sexe, la caste, la famille et l’âge. Les statuts se réfèrent aux droits, les rôles aux devoirs. Pour l’individu, cette place est un marqueur identitaire important.

Toutes les populations n’organisent pas leur société sur la même base. Dans les différentes cultures, un père n’exerce pas son autorité de la même façon, la mère ne participe pas à l’éducation des enfants de façon identique, l’aîné a plus ou moins de responsabilités, les femmes occupent certaines professions et pas d’autres.

Dans les sociétés modernes, rôles et statuts sont mobiles. Une femme peut devenir Premier ministre, un père de famille peut pousser le landau et langer le bébé; les rôles et les statuts collent moins à la peau des personnes. Dans une société moderne, rôles et statuts sont aussi dissociés les uns des autres; les collègues de travail ne savent souvent pas si l’un des leurs est célibataire ou marié, catholique ou musulman, etc.

Dans les sociétés traditionnelles, où le regard de l’autre est très important, où les « on-dit » témoignent d’un contrôle social serré, le mot-clé est « réputation ». La bonne et la mauvaise réputation dépendent surtout de la façon dont l’individu a assumé les responsabilités découlant de son statut. Il s’agit de bien jouer le rôle que la société lui a attribué. D’ailleurs, c’est souvent le but principal de l’éducation dans ces sociétés.

La famille s’est instituée gardienne de l’ordre social et se présente comme une des courroies de transmission des valeurs sociales, morales, religieuses. Cette cellule soutient le système social et normatif. De plus la famille se sent directement concernée par le respect et la transmission des valeurs morales et religieuses parce qu’elle repose sur elles.

En revanche, lorsqu'il y a divergence entre les attentes du groupe et le comportement réel d'un individu, il existe un conflit de rôles.

À ces normes, règles et rôles qui caractérisent un groupe donné par rapport à d'autres groupes s'ajoute une dimension affective et inconsciente spécifique à chaque groupe social.