La coopération intergroupe a pour effet de réduire le caractère saillant des catégories "eux-nous" et peut inciter les individus à se concevoir en tant que membres d'un seul groupe, composé d'un "nous" inclusif. Ainsi, la coopération pour atteindre un but commun peut stimuler la formation d'une catégorie commune "nous", qui suscite des perceptions plus positives des membres de l'exogroupe et réduit l'effet du « biais pro-endogroupe ». On parle alors de la décatégorisation.
Quant à la résolution des conflits, on est amené à deux dérivations différentes : La première considère que la décatégorisation est nécessaire tandis que la seconde prône la reconnaissance des distinctions identitaires, des droits à la différence, c'est-à-dire le respect des catégories dont il est vain de vouloir nier l'existence.
Si la catégorisation sociale est une condition nécessaire pour l'apparition du « biais pro-endogroupe », la décatégorisation serait une condition nécessaire pour son élimination. L'effet bénéfique de la coopération intergroupe est plus probable quand la saillance de la catégorisation est réduite.
La décatégorisation réduit la saillance de l'identité sociale collective au profit d'une identité personnelle basée sur le soi individualisé. La décatégorisation réduit systématiquement le « biais pro-endogroupe ». Puisque l'endogroupe n'est plus catégorisé en tant que tel, la décatégorisation réduit le favoritisme envers les membres de l'endogroupe, ainsi que le préjugé et la discrimination.
En revanche, la réduction des distinctions catégorielles peut risquer d'accentuer le conflit plutôt que de le résoudre. La réduction des distinctions catégorielles fait percevoir celles-ci comme menacées et, par conséquent, renforce la motivation à les affirmer. "Lorsqu'on sent sa langue méprisée, sa religion bafouée, sa culture dévalorisée, on réagit en affichant avec ostentation les signes de sa différence; lorsqu'on se sent, au contraire, respecté, lorsqu'on sent qu'on a sa place… alors on réagit autrement" (MAALOUF, 1998, p.60).
Les minorités gardent leur identité et ne craignent pas l'assimilation grâce à la catégorisation qui garantit la sécurité de leur identité sociale.
La résolution des conflits s'obtient par la mise en place de processus de communication afin d'établir la confiance mutuelle. Quand cette confiance mutuelle est mise en place, les groupes peuvent entamer des négociations impliquant l'échange réciproque. Si les négociations ne débouchent pas sur une solution directe à la contestation, elles peuvent au moins permettre l'élaboration de règles pour guider la compétition intergroupe.
Tajfel parle des « catégorisations croisées » qui peuvent caractériser l'appartenance simultanée à deux catégories sociales. L'effet bénéfique de la « catégorisation croisée » dépend du fait que les deux catégories sociales mises en présence ont un caractère également saillant et important pour les individus. L'avantage de la « catégorisation croisée », comme outil cognitif servant à réduire le « biais pro-endogroupe », apparaît lorsque l'on considère que son effet est positif sans que l'identification à l'endogroupe ne soit abolie ou transformée.
En conclusion, les individus s'autocatégorisent :
Ainsi, les individus ordonnent leur environnement social en catégories de personnes ou de groupes.
La catégorisation, qui pousse le sujet à adhérer à certaines catégories plutôt qu'à d'autres, présuppose une sélection ou une différenciation intercatégorielle. Cette différenciation est plus importante quand elle se manifeste dans les relations entre groupes, et elle engendre le plus souvent une différenciation intergroupe et une homogénéisation intragroupe; elle est même capable de générer des comportements discriminatoires entre les groupes.
Le système de catégorisation sociale et de groupes exerce une pression constante sur les individus ; il les pousse à agir dans tel ou tel sens selon des stratégies adaptées à la situation. On appelle ces stratégies : stratégies identitaires.
Processus socio-cognitif qui permet à un individu de se valoriser vis-à-vis de lui-même et des autres en affirmant son identité et sa différence.