6.1.3.3- Le soi culturel

À cette identité sociale, on ajoute un qualificatif "culturel", on doit à l'héritage culturaliste une certaine conception de l'identité, intimement liée à la notion de culture.

Vinsonneau dans son livre, “l'identité culturelle" écrit que lorsqu'elle est issue de l'héritage culturaliste, la conception de l'identité culturelle donne lieu à des descriptions énumératives de traits, de fonctions et de comportements, individuels ou collectifs, que l'on considère comme définitivement attachés aux porteurs d'identité. Par le simple fait de leur appartenance à un groupe donné un certain capital d'attributs – reliés les uns aux autres et différents d'une culture à l'autre – serait transmis tel un héritage, aux acteurs sociaux.

Dans chaque société, les institutions éducatives transmettent, par divers canaux, les matériaux nécessaires à l'instauration des fondements culturels de la personnalité. Cette formation première, comme à tous les membres du groupe social, constitue un tronc commun, en quelque sorte, donnant naissance à la diversification des personnalités individuelles des membres du groupe. Il s'agit d'une personnalité psychologique particulière propre aux membres d'une société donnée qui se manifeste par un certain style de vie.

Cette personnalité de base est constituée de quatre séries d'éléments : les techniques de la pensée (modes de conceptualisation), les systèmes de sécurité (les défenses institutionnalisées auxquels le sujet a recours), le surmoi (systèmes de valeurs); les attitudes religieuses. Ces quatre séries constitutives de la personnalité de base sont reliées aux institutions; elles sont leurs produits. On note les institutions primaires (familles; système éducatif) et les institutions secondaires (systèmes de valeurs et de croyances).

Les traits et les codes culturels sont imbriqués et ancrés symboliquement dans l'identité du sujet, c'est pourquoi la rencontre de traits et de codes étrangers alerte sa conscience. Cette rencontre peut être éprouvante pour l'identité et pour le système des significations et des valeurs culturelles qui la sous-tendent.

Ces deux faces du phénomène identitaire – identité individuelle et sociale - tout en étant distinctes ne sauraient être dissociées. La conscience qu’un sujet a de lui-même est nécessairement marquée par ses catégories d’appartenance (son état civil, son statut, ses rôles…) ; et les multiples dimensions de l’identité sociale seront plus ou moins investies et chargées de sens selon la personnalité du sujet.