6.2.3- Conduites à tenir

En conséquence à ces facteurs stratégiques dans l’interaction, des conduites positives ou négatives peuvent surgir, voici les plus répandues :

L’affirmation de soi réside dans l’acte de rompre le silence, de se mettre à découvert. Le repli peut être une réponse à une réaction à l’affirmation de ceux qui s’expriment, dans un refus d’entrer en rivalité. Il peut être aussi un moyen de s’affirmer dans la différence et le recul, pour préserver son identité des attaques et des jugements d’autrui.

La catégorisation, concept déjà détaillé ci-dessous, entraîne un processus de différenciation et d’opposition entre le même et l’autre. En revanche, à un moment ou à un autre le groupe se sent divisé en deux parties antagoniques, on parle ainsi du clivage. Ce clivage permet à chacun de se donner une identité et de la partager avec d’autres dans une situation de différenciation valorisée. Dans le clivage, il y a un mécanisme de projection où l’autre est investi des aspects négatifs de l’identité propre qui sont déniés ou rejetés.

L’opposition est une phase nécessaire pour certains dans l’affirmation de soi ; elle se traduit par une attitude d’attaque. L’attaque est souvent la réponse au sentiment d’agression et de menace identitaire. Le fait au sujet de ne pas avoir le sentiment d’être reconnu pour ce qu’il est dans sa différence entraîne souvent une réaction agressive qui à son tour renforce le mouvement de rejet et en conséquence le sentiment d’exclusion.

Dans l’identification, autrui apparaît souvent comme un représentant du sujet et le sujet s’exprime par identification à autrui. Il y a là un désir de ressembler à l’autre, de s’approprier ses caractéristiques. Cependant, un sentiment de rivalité, d’éliminer autrui, de prendre sa place, pourrait être parallèle. Cependant une dépendance excessive à l’égard du regard d’autrui peut provoquer un sentiment d’aliénation ; l’individu perd le sentiment de son identité personnelle. En conséquence, il ne retire de ses interactions avec autrui qu’une image négative de lui-même ou au moins non-valorisante ; d’où le sentiment de dévalorisation.

Toutes ces conduites réactionnelles, qui ne sont que des mécanismes de défense à un conflit, ont pour finalitél’affirmation de soi. S’affirmer un et identique à soi est une expérience habituelle pour chacun.

Au-delà des stratégies, où le problème de la reconnaissance et de l’identité est d’une certaine façon assumé et dépassé, où l’on sort des stratégies, on parle d’individuation. Ainsi l’affirmation et l’acceptation de soi seront le point d’aboutissement d’un processus d’évolution personnelle.

En conclusion, quelles que soient les stratégies utilisées par l'individu, stratégies "négatives ou positives" 25 ", stratégies qui visent l'évitement des conflits ou leur confrontation ou leur interaction, ce que l'individu (ou le groupe) cherche est une reconnaissance sociale qui le valorise. À travers ces stratégies, l'individu (ou le groupe) cherche sa place dans un environnement social étranger. La confrontation avec un environnement complexe et différent peut générer un sentiment de rupture, d'incohérence, d'éclatement, d'agression, qui met en cause l'unicité de la personne (ou le groupe). En conséquence, les stratégies mises en place visent à retrouver son identité propre.

À ces deux typologies de stratégies identitaires, s’ajoute une stratégie basée sur le respect de la différence; dans laquelle la différence culturelle n'est plus cause de conflit mais au contraire source de richesse et d'interaction. Il s'agit de la stratégie interculturelle.

Notes
25.

Expression utilisée par Camelleri qui ne porte aucun jugement de valeur.