7.1- La culture

Chaque individu se situe par rapport à un groupe d’individus. De fait, il est né et socialisé dans un groupe et devient ainsi porteur d’une langue, de valeurs, de coutumes et d’une histoire spécifique, transmises par ses parents, par les autres membres du groupe, l’école et le médias, etc. Le sentiment d’appartenance à un groupe, vécu comme naturel, est produit et entretenu par des idéologies et des mythes fondateurs.

Le sujet en quête de cohérence y recherche les repères utiles à l'édification du sens de son être et de sa pratique. La culture oriente son inscription dans le tissu social.

La culture est un ensemble complexe incluant les savoirs, les croyances religieuses, l’art, la morale, les coutumes ainsi que toute disposition ou usage acquis par l’homme vivant en société.

Le terme culture signifie l’ensemble de connaissances acquises qui permettent de développer le sens critique, le goût, le jugement.

La culture c’est l’ensemble des comportements, productions, normes, valeurs, croyances, existantes et particularisées dans un groupement humain et qui font qu’on le repère comme « communauté culturelle ».

‘« La culture est comme un ensemble de systèmes de significations propres à un groupe ou à un sous-groupe, ensemble de significations prépondérantes qui apparaissent comme valeurs et donnent naissance à des règles et à des normes que le groupe conserve et s’efforce de transmettre et par lesquelles il se particularise, se différencie des groupes voisins.
La culture peut être vue comme l’ensemble de formes imaginaires/symboliques qui médiatisent les relations d’un sujet aux autres et à lui-même, et, plus largement, au groupe et au contexte ; de même que, réciproquement, les formes imaginaires/symboliques qui médiatisent les relations du contexte, du groupe, des autres…au sujet singulier » (CLANET, 1989, p.16).’

Cet univers de signes et de symboles dans lequel nous baignons, nous nous le sommes approprié, d’abord dans l’enfance, mais aussi tout au long de notre vie ; nous l’avons construit ou reconstruit, nous le construisons et le construisons encore. Donc, univers personnel, mais aussi univers en grande partie commun avec d’autres. D’autres d’un ensemble humain plus ou moins vaste : groupe, ethnie, pays, etc. Ce sont ces différences d’univers qui permettent de spécifier la notion de culture.

Dès que des relations s’établissent entre l’enfant et l’entourage, l’imaginaire est « culturalisé », non seulement par l’utilisation de symboles et d’un langage socialisé, mais aussi à travers des attitudes inductrices de l’entourage, des normes, des rituels que le milieu impose.

Chaque culture permet à certains fantasmes, pulsions et autres manifestations du psychisme, d’accéder et de demeurer au niveau conscient et exige que d’autres soient refoulés. C’est pourquoi tous les membres d’une même culture possèdent en commun un certain nombre de conflits inconscients.

Il y aurait donc du culturel dans l’inconscient, une part d’inconscient ethnique définie comme une part de l’inconscient total que l’individu possède en commun avec la plupart des membres de la culture et qui se transmet par une sorte d’enseignement.

Nous définissons le « culturel » comme un ensemble non clos, dynamique et instable de pratiques et de valeurs. Quand cet ensemble est perçu comme se distinguant d’autres ensembles de pratiques et de valeurs, on l’appelle « une culture.

La culture est le rapport particulier au monde d’un groupe donné – avec ses normes, ses valeurs, éventuellement ses modes de vie, sa langue, ses rites, etc. – que le groupe transmet et qui sont constitutives de son identité culturelle. Et encore, la culture comme vision du monde, comme univers de significations particulier à un groupe donné, le sens qu’il donne aux choses, les croyances auxquelles il adhère, qui le situent et qui font que les autres le situent dans telle communauté culturelle.

La culture est l’ensemble de significations acquises par les membres d’un groupe, induisant des attitudes, des représentations et des comportements communs valorisés.

Donc un comportement n’a pas de sens en soi, mais ne prend sens que par rapport à des ensembles cohérents de normes, de valeurs, d’attitudes, etc. par rapport à ces réseaux de sens que sont les modèles culturels qui structurent le groupe de façon profonde et durable. Modèles culturels qui maintiennent l’unité du groupe dans la mesure où les individus adhèrent à ces significations les plus persistantes et les plus partagées qui fondent leur identité culturelle, dans la mesure aussi où ces réseaux de significations, ces modèles culturels s’opposent à ceux d’autres groupes.

Dans chaque situation, une personne pense, sent et agit en fonction d’un cadre de référence. Celui-ci représente un ensemble d’éléments que l’on croit souvent universel et que l’on applique automatiquement, par habitude, pour analyser les situations où l’on se trouve.

Un cadre de référence est un ensemble composite. Nous retiendrons : le langage, les valeurs, les structures sociales, la perception du temps, de l’espace et du corps, l’usage des sens, les modes de pensée et l’histoire. Ce dernier élément - l’histoire – ne manque pas d’intervenir, consciemment ou inconsciemment dans la communication. Prenons l’exemple de la rencontre d’un chrétien avec un musulman ou d’un colonisateur avec un ancien colonisé. Mieux vaut en tenir compte, même si cela ne fait pas toujours plaisir.

Le cadre de référence situe les expériences, les interprète, les classe et leur confère un sens. Du fait que les cadres de référence sont différents d’une nation à l’autre, d’un sexe à l’autre, d’une génération à l’autre, d’une religion à l’autre, etc. la communication interculturelle est compliquée.

Une culture fournit un cadre de référence. Mais, dépositaire de plusieurs cultures, chaque individu vivant dans la société moderne dispose de plusieurs systèmes de repères. Sans y réfléchir, il s’appuie sur le cadre de référence adapté à la situation. Il a l’impression que c’est naturel, et il lui faut souvent un dépaysement pour découvrir que d’autres fonctionnent très bien avec des cadres différents.

L’intégration à la modernisation implique donc un état de négociation permanent de l’individu avec lui-même et avec chacune de ses sphères d’existence. À cause de la multiplicité de ses appartenances, il ne disposera pas d’un seul cadre de référence, mais de plusieurs. Il est souvent difficile d’accepter cette multiplicité des repères et surtout chez ceux qui viennent des sociétés holistes.