9.1.1- La rencontre
La vie quotidienne met en contact musulmans et chrétiens dans tous les lieux propices à la formation des unions : lieux d'habitation, d'étude, de travail ou de loisir. La rencontre n'est pas le fait du hasard, elle advient dans des lieux de sociabilité socialement marqués – le quartier, l'école, la famille, etc.
59.1% des hommes enquêtés ont rencontré leur partenaire dans des lieux divers : lieu de travail, lieu public, à la plage, durant un voyage, dans une soirée, chez des amis, dans un lieu de culte... 15.9% l'ont rencontré dans le même quartier, 13.6% dans la famille et 11.4% dans la même école.
Il en est de même pour les 48.5% des femmes enquêtées, elles ont rencontré leur partenaire dans des lieux divers 26 , 28% l'ont rencontré dans le même quartier, 12.9% dans la même école et 8.3% dans la famille.
Ces chiffres pourraient nous donner une image claire de la proximité géographique de la population chrétienne et musulmane : les deux populations, malgré la catégorisation des régions, se fréquentent dans les mêmes quartiers, les mêmes écoles et même se rendent visite. Le quartier est un lieu propice aux amours mixtes parce qu'il détermine des réseaux des groupements (clubs de jeunes, maisons de quartier, etc).
‘"Nous étions tous les deux professeurs dans le même lycée dans un village très fermé" dit Mirvat, femme musulmane de 50 ans.’Notons que certaines femmes-enquêtées ont rencontré leur conjoint dans leurs propres familles : « J’ai rencontré mon mari dans ma propre famille, il était l’ami de mon frère », raconte une femme chrétienne.
Il s'agit de la mise en relation, dans un foyer chrétien, d'une jeune fille de la famille avec un jeune musulman, ami d'un de ses frères. On peut penser qu'en autorisant l'entrée d'un "étranger" dans les familles, cela fournit à des jeunes filles étroitement surveillées des occasions de rencontre qu'elles ne trouvent pas facilement par ailleurs.