9.2.6- « Etranger ou ennemi ? »

"J'aime bien être en bonne relation avec ma belle-famille, mais tout le monde me rejette parce que je suis musulmane" (femme musulmane).

‘“Le conflit est une des réalités existentielles de l’homme, la base même de sa structure et de ses rapports avec les autres. La vie est une dialectique fondée sur le conflit. Toute la vie de l’homme est question à soi-même, aux autres, au milieu naturel, qui exige des réponses appropriées, des adaptations. Elles ne se trouvent pas sans affrontements. On ne s’affirme, on ne progresse même, qu’en se mesurant à des résistances, en s’efforçant de les vaincre ou de s’y adapter” (THIBAULT, 1971, p.20).’

Le conflit, c’est une opposition de position, ce mot vient du latin conflictus : heurt, choc. Ce heurt est en lui-même neutre ; il peut devenir un mal-heurt ou un bon-heurt. De ce fait, le conflit, fait humain existentiel, sera donc toujours base du couple, et facteur nécessaire à sa vie et à sa croissance. Si l’excès de conflits peut parfois apporter la rupture, l’absence de conflit, c’est la mort. “Rien n’est immobile, ni dans l’homme ni dans l’univers. Tout est équilibre, et l’équilibre est instable par définition ; il résulte du jeu de forces antagonistes” (THIBAULT, p.21).

Dans une querelle conjugale isolée, chacun devient indifférent à l’autre, se ferme sur soi, sur son ressentiment ; on a peur, on est méfiant. Le conflit finit parfois par diviser. Étant par principe le refus de tout accommodement, il exclut une solution conciliatrice et ouvre la porte à la rupture. Cependant, “les conflits se produisent à cause de l’être en relation et non à cause de l’absence de relation” (POUJOL, 1999, p.29).

69.7% des femmes enquêtées ne vivent pas de conflits avec leur belle-famille; 28.9% vivent des conflits avec la belle-famille dont 8.4% d'une façon régulière. 1.5% n'ont pas répondu.

72.7% des hommes ne vivent pas de conflits avec la belle-famille, 13.6% les vivent toujours et 11.4% de "temps en temps". On note les 2.3% sans réponses.