10.1.2- La « sienne »

"Avant le mariage, un musulman promet à sa bien-aimée qu'il n'est pas contre sa religion et qu'elle peut la garder et elle ne sera jamais obligée de devenir musulmane. Une fois mariée, il l'oblige à se convertir à l'islam en disant que c'est la famille qui le demande et il faut à tout prix éviter les problèmes. Elle n'aura pas mille choix à faire, ou bien elle accepte ou bien c'est le divorce. Et je connais beaucoup de situations pareilles. Pourquoi tout ça ?" (Antoinette, chrétienne, 45 ans).

Tableau n˚35- Répartition de la population selon le sexe, la religion de l'enquêté et la pratique de la religion de l'autre

59.1% des femmes musulmanes pratiquent "toujours" la religion du conjoint contre 10.6% des Chrétiennes. 13.1% de Musulmanes la pratiquent "souvent" contre 1.5% des Chrétiennes. 53% des Chrétiennes ne pratiquent "jamais" la religion de leur conjoint pour 10.6% des Musulmanes. On note les 9.1% de non-réponses des femmes chrétiennes, ce qui cache peut-être, une certaine amertume; pratiquent-elles la religion de leur conjoint par obligation ?

40.9% des hommes chrétiens et musulmans ne pratiquent jamais la religion de leur femme. 27.3% des Chrétiens le font "toujours" contre 18.2% des Musulmans.

Nous remarquons que c'est souvent la femme musulmane qui pratique la religion du conjoint, plus que la chrétienne. Quant aux hommes musulmans ou chrétiens, il y a pas mal de participation de leur part à la pratique de la religion de leurs femmes.

Chez certains enquêtés, on distingue un partage mutuel des deux religions :

"Moustafa est pratiquant, mais il n’est pas fanatique. Je suis toujours chrétienne et je pratique ma religion. Il n'est pas contre ma pratique religieuse et moi je jeûne avec lui. Pour lui, les deux religions parlent d'un même Dieu. Je suis une femme heureuse et je regrette de ne pas l'avoir rencontré dès le début" (Nada, chrétienne, 33 ans).

Comment les fêtes religieuses sont-elles gérées dans les couples chrétiens/musulmans des partenaires-enquêtés ?