11.4- Merci la loi !

La loi libanaise est très claire au sujet de la transmission de la religion : l'enfant hérite de la religion de son père. Pas de conflits dans le couple mixte par rapport à ce sujet, le problème interne est résolu par l'extérieur. Les résultats suivants en sont le meilleur témoin :

Tableau n˚69- Répartition de la population féminine selon leur religion et la religion des enfants
Tableau n˚69- Répartition de la population féminine selon leur religion et la religion des enfants

Parmi les 50% de femmes musulmanes enquêtées, 42.4% déclarent que leurs enfants ont pris la religion de leur père chrétien. 7.6% revendiquent une religion différente malgré la position précise de la loi libanaise qui édicte la transmission de la religion du père aux enfants. Il s'agit plutôt d'un souhait : 1.5% des femmes musulmanes considèrent leurs enfants en tant que musulmans comme elle, 0.8% les considèrent musulmans et chrétiens en même temps, 3.8% ne les considèrent pas chrétiens, mais elles nous expliquent qu'elles essaient de transmettre implicitement leur propre religion et 1.5% ont gardé le silence comme si elles évitaient de prononcer le mot "chrétiens".

Parmi les 50% des femmes chrétiennes enquêtées, 37.9% déclarent que leurs enfants sont musulmans comme leur père. 1.5% les considèrent comme chrétiens – peut-être ont-ils été baptisés, ce qui n'empêche pas qu'ils ont hérité de la religion du père. 3% ont exprimé qu'elles considèrent leurs enfants comme chrétiens parce qu'elles leur transmettent leur religion chrétienne, 6.8% ont préféré garder le silence.

Ces résultats traduisent le poids de la loi qui donne le privilège à l'homme. C'est lui qui a le droit de transmettre sa religion aux enfants, et dans beaucoup de cas, la femme-mère se sent exclue du jeu.

Tableau n˚70- Répartition de la population masculine selon leur religion et la religion des enfants
Tableau n˚70- Répartition de la population masculine selon leur religion et la religion des enfants

Parmi les hommes musulmans - qui comptent 50% des hommes enquêtés - 36.4% déclarent leurs enfants musulmans. 2.3% les déclarent chrétiens. 9.1% ont expliqué la difficulté de considérer leurs enfants purement musulmans parce que la religion chrétienne de leur mère influence aussi leur éducation. Pour eux, ils sont musulmans sur la carte d'identité, mais musulmans avec une certaine influence chrétienne au niveau de l'éducation.

Parmi les 50% des hommes chrétiens, 31.8% ont déclaré leurs enfants chrétiens. 13.6% ont signalé l'influence de l'éducation de la mère musulmane dans l'éducation de leurs enfants. 4.5% n'ont pas répondu.