11.5.2- Le voile

De même que la question du baptême, le voile porté par la fille intervient comme un révélateur de l'état actuel des convictions du parent musulman et de la relation qu'il entretient avec sa famille, avec des individus concrets comme les grands-parents, les oncles, les tantes et certains amis.

Parmi les femmes musulmanes, 31.1% sont "contre" le voile; 2.3% sont "pour" et 2.3% se montrent "indifférentes". Notons les 12.1% de non-réponses des femmes musulmanes, ce silence peut traduire leur grande difficulté de renier leur identité religieuse; elles préfèrent garder le silence pour ne pas dire "non" au voile, signe religieux sacré.

Quant aux femmes chrétiennes, 34.1% sont "contre", 3.8% "pour" et 6.8% obligées de porter le voile : "mon mari m'a obligée de porter le voile et ça va être pareil pour les filles plus tard"; d'autres ont montré l'attitude ouverte de leur mari : "mon mari n'est pas raciste, il est musulman, mais contre le voile".

Parmi les hommes musulmans, 22.7% se déclarent "contre" le voile et 6.8% "pour". 6.8% ont l'air hésitants entre le "pour" et le "contre", comme s'ils n'arrivaient pas à se détacher complètement de leur tradition religieuse.

Parmi les hommes chrétiens, 34.1% se déclarent "contre". Cependant, aucun d’entre eux ne se prononcent "pour" le voile.

Les dix-neuf couples enquêtés ont leur opinion spécifique sur ce sujet.

Si votre conjoint propose de voiler votre fille, vous êtes :

a) Contre

b) Plus ou moins contre

c) Pour

d) Plus ou moins pour

e) Indifférent (e)

f) Autres

g) Sans réponse

11 (2a) : 11 couples sur 19 dont les deux partenaires sont contre le voile de la fille.

2 (ca) : Deux couples dont l'époux musulman est "pour" le voile et l'épouse chrétienne "contre".

2 (ba) : Deux couples dont l'homme musulman est "plus ou moins contre" et la femme "contre".

1 (2e) : Un couple dont les deux partenaires se montrent "indifférents".

On note l'attitude des deux époux dans les deux couples (ba) qui se montrent, peut-être, hésitants au sujet du voile parce que leurs femmes sont catégoriquement contre.

La rivalité parentale pour l'enfant, bien que se déroulant dans les souterrains de la conscience, affleure ainsi au niveau de quelques marques visibles.