11.8- Gendre ou belle-fille

" À la fin en conclusion, je demande, à Jésus-Christ et à la Sainte Vierge, de garder nos enfants – filles et garçons – de tout mariage mixte; afin d'épouser des personnes qui ont la même religion qu'eux. Je demande cela parce que je sais à quel point le mariage mixte est une expérience qui fait souffrir" (Antoinette, chrétienne, 45 ans).

"Le mariage des enfants" est un sujet très souvent abordé par les enquêtés ayant plus de 18 ans de mariage. Face à cette situation, chaque partenaire reprend le fil de sa vie avec son conjoint "différent", et en fonction, il se demande s'il laisse à son histoire conjugale la chance de se répéter.

Parmi les enfants musulmans, 18.2% de leurs pères enquêtés ne donnent pas d'importance à la religion du partenaire dans leurs conseils aux enfants. 9.1% de leurs pères les conseillent d'épouser un(e) musulman(e). Aucun père ne conseille à ses enfants musulmans d'épouser un(e) chrétien(e) ou une personne sans religion. 9.1% ont donné la priorité à l'amour et au respect mutuel entre les partenaires dans le choix du conjoint.

Parmi les enfants chrétiens, 22.7%, de leurs pères enquêtés ne s'intéressent pas à la religion dans leurs conseils de mariage aux enfants. 9.1%, leurs pères les conseillent d'épouser un(e) chrétien(e). Aucun d’entre eux ne leur conseille d'épouser un musulman.

Vu que la loi dicte la transmission de la religion du père aux enfants, les résultats de ce tableau semblent bien clairs: certains hommes chrétiens ne conseillent pas leurs enfants d'épouser un(e) musulman(e), et certains hommes musulmans ne conseillent pas leurs enfants d'épouser un(e) chrétien(e).

Cependant, un nombre important d’entre eux nous semble ouvert aux deux religions.

Parmi les enfants musulmans, 18.9% de leurs mères ne donnent pas d'importance à la religion dans leurs conseils aux enfants pour le mariage. 12.1% de leurs mères les conseillent d'épouser un (e) chrétien (e). Seulement 3% de leurs mères leur conseillent d'épouser un musulman.

Parmi les enfants chrétiens, 28% de leurs mères ne donnent pas d'importance à la religion dans leurs conseils de mariage aux enfants. 11.4% de leurs mères leur conseillent d'épouser un (e) chrétien (e). À aucun enfant chrétien, sa mère lui conseille d'épouser un musulman.

À partir de ces résultats, il nous semble qu'aucune femme musulmane (normalement ses enfants sont chrétiens) souhaite le mariage de ses enfants avec un musulman, seul un nombre minime de chrétiennes le souhaite.

Ces deux tableaux mettent en relief l'attachement des enquêtés, hommes et femmes; musulmans et chrétiens, à la religion. Marier ses enfants à quelqu'un "sans religion" est presque inadmissible.

Quelle est l'influence de la religion des enquêtés-parents sur leurs conseils au sujet du mariage de leurs enfants ?

30.3% des femmes musulmanes ne donnent pas d'importance à la religion dans leurs conseils adressés à leurs enfants au sujet du mariage. Cependant, 12.9% conseillent à leurs enfants d'épouser un (e) chrétien (e). Aucune femme musulmane ne conseille à ses enfants d'épouser un musulman.

27.3% des femmes chrétiennes ne donnent pas d'importance à la religion dans leurs conseils; 11.4% conseillent à leurs enfants d'épouser un (e) chrétien (e). 4.5% leur conseillent d'épouser un (e) musulman (e).

59.1% des hommes enquêtés, en conseillant leurs enfants, n'ont pas donné une importance à une religion précise dans le choix du conjoint. 13.6% des enquêtés ont exprimé que l'amour est le seul critère sur lequel se base le choix du conjoint. Pour eux la religion n'a aucune importance. Cependant certains ont excepté la religion juive.

Parmi les hommes musulmans, 9.1% musulmans conseillent à leurs enfants d'épouser un musulman. Le chrétien (ou la chrétienne) reste à ne pas conseiller comme partenaire.

Parmi les chrétiens, 9.1% conseillent à leurs enfants d'épouser un (e) chrétien (e). Pour les chrétiens, le musulman (ou la musulmane) n'est pas à conseiller.

Notons que les 9.1% des enquêtés ont préféré ne pas répondre à cette question : Nous avons l'impression qu'ils ont l'intention de ne pas influencer le choix des enfants, de ne pas leur projeter leurs expériences personnelles, leur laissant la liberté et le droit de vivre quelque chose de différent. En revanche, nous ne pouvons pas nier une certaine attitude de fuite - de la part de ces enquêtés - face à cette question. Certains évitent, peut-être, d'exprimer leur défaite conjugale.

Comment les 19 couples enquêtés se positionnent par rapport à la question suivante :

Vous conseillez vos enfants de se marier avec un(e) :

a) musulman

b) chrétien

c) n'importe quelle religion

d) qui n'a aucune religion

e) autres

f) sans réponse

11 (2c) : Onze couples dont les partenaires ne donnent pas d'importance à la religion de leur belle-fille ou leur gendre. Pour eux, les critères d'un bon partenaire dépendent largement de ses qualités personnelles quelle que soit sa religion.

2 (2b) : deux couples - où l'homme est chrétien - dont les deux partenaires souhaitent un gendre chrétien ou une belle-fille chrétienne à leur enfant. Il nous semble que les deux épouses sont en révolution contre leur religion musulmane. S'agit-il d'un rapport dominant-dominé dans les deux couples ?

1 (fe): Il nous semble que ce couple, avec la non-réponse de l'un et l'attitude ambiguë de l'autre, préfère ne pas se positionner face à ce sujet. Ce dernier suscite-t-il une tension quelconque dans le couple ?

1 (ac) et 1 (cb) et 1 (eb) : trois couples dans lesquels l'un des deux partenaires tient beaucoup à sa religion et l'autre non. Il nous semble que ce dernier est plus ouvert aux autres religions; pour lui, l'amour est la base de la relation homme - femme.

Ce système de conseils établis par les enquêtés-parents, traduit leur histoire conjugale personnelle. Il s'agit d'une projection de leur expérience personnelle.

Après plusieurs années de vie de couple mixte, quelle évaluation en font-ils ?