12.4- Lois ennemies

"Le père transmet sa religion à ses enfants". La transmission de la religion aux enfants est une question primordiale à ne pas poser et auquelle il ne faut pas réfléchir. Au sujet du couple chrétien/musulman au Liban, la loi nous semble bien du côté de l’homme : c'est le père qui transmet sa religion; la mère n'a rien à transmettre à ce niveau. La solution est offerte par l'extérieur. Dans le couple, on n'a pas le besoin, ni le droit d'en parler, ni d'y penser. En un mot, la religion de l'homme domine et celle de la femme est à rejeter. Dès le début de la vie de couple mixte, la loi classifie les deux religions différentes : l’une à conserver et l'autre à détruire. Il nous semble que la loi intervienne dans la vie du couple d'une façon arbitraire tout en donnant le privilège à l'homme et précisément à sa religion. La loi se transforme ainsi en «tue-dialogue» dans le couple.

Le mariage, qui n'a la possibilité d'être célébré que religieusement, est souvent contracté sous le rite confessionnel de l'homme. Dans certains cas, les démarches administratives sont très compliquées, sans parler de leur complication en cas de divorce. Prenons le cas d’une chrétienne maronite, par exemple, mariée avec un musulman dans le rite maronite ; en cas de séparation, son mari est considéré de par sa religion, comme célibataire, quant à elle, elle ne peut pas obtenir le divorce; la confession maronite refusant le divorce.

Quant au mariage civil contracté entre un Libanais et une Libanaise à l'extérieur du pays, les instances civiles libanaises le considèrent comme juste et il sera inscrit dans les registres du statut personnel spécialisé. En cas de conflit, il est pris en charge par la justice civile libanaise. Dans ce cas, c'est la loi du pays étranger (où le mariage a eu lieu) qui sera exécutée. Pour rendre une bonne justice dans les causes matrimoniales civiles, le juge libanais devrait connaître toutes les législations du monde à ce sujet. Les difficultés sont innombrables et les conflits de compétence surgissent de plus belle entre les tribunaux.

Ainsi, certains enquêtés réclament la laïcité, et notamment le mariage civil qui pourrait alléger beaucoup de souffrances humaines.