12.7- Femme à deux religions

La femme "transplantée" 37 est appelée soit à renoncer à sa religion, soit à avoir les deux religions. La balance du pouvoir penche dans le sens de la religion de l'homme. C'est la femme qui sera obligée par la force des circonstances à être plus « biculturalisée » que son époux qui peut, à sa guise, reconnaître ou ignorer la culture de sa femme. La femme se trouve souvent dans l'obligation d'entretenir des relations avec sa belle-famille et l'entourage de son mari.

Elle n'oublie pas l'extraordinaire de sa situation et le fait que normalement, c'est une autre – de même religion que son mari – qui aurait dû être à sa place. Le changement de sa vie, à travers l'adoption d'une nouvelle culture, d'une nouvelle religion, de nouvelles habitudes... aboutit forcément à une certaine modification de la personnalité : ses habitudes, ses goûts, sa façon de penser, etc.

Son implantation, dans un autre milieu différent, l'oblige constamment à lutter : pour conserver sa culture et sa religion d'origine, pour obtenir sa reconnaissance, pour concilier sa double appartenance religieuse.

Une remise en question de son choix conjugal surgit souvent. Une petite voix lui rappelle ce qu'elle a fait, ce qu'elle a gagné mais aussi ce qu'elle a perdu. Un sentiment d'étrangeté face à un nouveau milieu, mais aussi une certaine jouissance à pouvoir exister selon son choix personnel libre en confrontant tous les obstacles rencontrés.

Notes
37.

Expression utilisée par VARRO dans son livre "la femme transplantée"