12.12- Le couple-miroir

La catégorisation sociale – chrétiens/musulmans – est bien claire dans l'esprit de la plupart des enquêtés, elle se traduit énormément dans leur vocabulaire : "chez nous, chez eux, comme eux, leur région", etc.

Les stéréotypes et les préjugés peuvent influencer les attitudes face à un groupe. Ainsi les représentations que les groupes se font des uns et des autres reflètent-ils en grande partie les relations qui existent entre ces groupes ? L’image que l’on se fait de l’autre tend à justifier la relation qui existe entre groupes.

En effet, le contexte particulier du pays, mettant en lumière aussi bien des contrastes que des rapprochements entre les religions, débouche sur des socialisations spécifiques dans lesquelles se développent ce qu’il est convenu d’appeler des mentalités et des attitudes, auxquelles les individus formés dans ces systèmes (écoles, églises, familles, loisirs, médias, etc.) ne peuvent entièrement échapper.

Dans la vie conjugale de certains enquêtés, il nous semble que l’ignorance de "l’autre" et de son milieu est bien présente, le racisme reste ainsi sous-jacent.Dans certaines situations, la peur même de la religion de "l'autre" et de "ce qui peut se passer dans sa tête" rend toute relation de confiance difficile, soit au sein du couple, soit dans les relations avec l'entourage (Familles, etc.).

Les mariages mixtes permettraient de repérer au niveau microsocial ce qui se passe au niveau macrosocial, en faisant l’hypothèse que les relations et interactions d’un couple figurent en miniature les relations ou interactions de leurs communautés.