1.1.1 - L’armée de Saint-Domingue

Une première expédition dirigée officiellement sur Saint-Domingue devait quitter Brest en septembre 1800 sous le commandement de l’amiral Ganteaume. Il s’agissait néanmoins d’une ruse destinée à tromper les Anglais sur sa destination, car cette flotte avait pour consigne, une fois en mer, de faire cap au Sud et d’entrer dans la Méditerranée où elle irait porter ses troupes à l’armée d’Orient. Elle emporte la Légion expéditionnaire, unité inter-arme destinée aux opérations outre-mer. Dans les faits, elle ne pu sortir de Brest que le 24 janvier 1801, se réfugia à Toulon, puis échoua à deux reprises à débarquer ses renforts sur les côtes d’Egypte. Il ne s’agit donc pas d’un corps de troupes pour Saint-Domingue, toutefois, nous le retrouverons plus tard …

Ganteaume n’avait pas encore quitté Brest que des renforts pour cette expédition étaient déjà organisés sur les côtes de l’océan. Le 6 janvier 1801, le ministre de la Guerre ordonne au général Desfourneaux 512 de se rendre diligemment à Rochefort pour y superviser la formation d’un bataillon expéditionnaire. Trois jours plus tard, ce même ministre fait part au premier Consul qu’ordre a été donné de réunir à Rochefort divers détachements destinés à former le commandement du général Desfourneaux : « J’ai l’honneur de vous rendre compte, d’après la lettre que vous m’avez adressée hier, que j’ai donné des ordres le 27 pour faire rassembler de suite à Rochefort, sous le commandement du général Desfourneaux les troupes ci-après désignées :

- le dépôt des troupes de la Marine stationné à l’île de Ré (250 hommes)

- le dépôt des Antilles qui est à Rochefort (72 hommes)

- 100 hommes pris dans les bataillons isolés des 21 e et 107 e de ligne, et 5 e légère qui sont dans la 12 e Division Militaire. (100 hommes)

- de la 14 e compagnie du 5 e d’artillerie à pied (83 hommes)

- pour 17 canonniers volontaires pour porter cette compagnie à 100 hommes

(17 hommes)

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Total 522 hommes

Le général Desfourneaux est chargé de former ces troupes en un bataillon de 3 compagnies et de se concerter avec le préfet maritime pour l’embarquement ».

Le dépôt des troupes de la Marine de l’île de Ré et le dépôt des Antilles sont des dépôts-prisons où sont enfermés, en attendant d’être expédiés au loin, des déserteurs étrangers, des réfractaires ou déserteurs français pris par la gendarmerie, des fortes têtes, des noirs tirés des demi-brigades ayant servit aux colonies ou en Egypte, voire des soldats condamnés pour divers crimes … Ce sont là les hommes que le ministre compte employer pour former la moitié de l’effectif initial. Mais Desfourneaux préfère détourner des éléments des demi-brigades de ligne les plus proches, particulièrement les 21e et 56e demi-brigades, ce qui lui attire des remontrances de la part de Berthier 513 , qui s’y oppose. Néanmoins, Desfourneaux a finalement gain de cause, puisqu’on l’autorise à tirer les hommes de son bataillon expéditionnaire des troisièmes bataillons de ces deux demi-brigades. Il en profite pour renvoyer les éléments des dépôts coloniaux : « Les troisièmes bataillons des 56 e et 21 e étant à ma disposition, je n’ai pris des dépôts que 73 hommes, mais la composition en est si mauvaise que j’aurais bien désiré que vous m’eussiez autorisé à n’en pas prendre » 514 . C’est dire la valeur de ces hommes pour qu’il eût préféré ne pas les prendre du tout ! Le 31 janvier, le bataillon est prêt et est stationné … à l’île de Ré : le moral des hommes destinés aux colonies étant rarement bon, ils sont donc placés sur une île pour éviter les désertions. Dans son rapport au ministre, Desfourneaux en donne la composition finale : « 140 hommes provenant du 3 e bataillon de la 21 e DB

106 hommes provenant du 3 e bataillon de la 56 e DB

59 hommes provenant du 3 e bataillon de la 9 e DB légère

58 hommes provenant du dépôt de l’Isle de Ré

28 hommes provenant de la Légion de la Loire »

Soit trois-cent quatre-vingt onze hommes, auxquels s’ajoutent cinquante-six artilleurs du 5e régiment d’artillerie à pied et soixante-trois canonniers volontaires, pour un total de cinq-cent dix hommes, non compris l’état-major. Le 10 février, le bataillon est embarqué sur les frégates Africaine et Régénérée, prêt à faire voile pour l’Egypte. Il ne partira pas, et là encore, nous le retrouverons plus tard …

C’est à partir du 3 mai 1801 que sont véritablement jetées les bases d’une nouvelle expédition pour Saint-Domingue. A cette date, le but est de renforcer l’armée de Toussaint-Louverture, et non de renverser celui-ci. De nombreuses troupes convergent alors des frontières, désormais tranquilles depuis la paix avec l’Autriche, vers l’Ouest de la France, où le problème vendéen n’est pas encore réglé. Le ministre de la Guerre ordonne à l’amiral Bruix 515 de rassembler à Rochefort des éléments du 1,/Légion de la Loire, 3,/68e et 3,/90e demi-brigades de ligne 516 , qu’il portera à un total de mille six cents hommes. Le lendemain, les Consuls ordonnent que soient réunis à Brest un bataillon de la 30e demi-brigade légère et des 31e, 71e, 77e, 79e et 82e demi-brigades de ligne, chacun complété à six cents hommes, ainsi que seize pièces d’artillerie de différents calibres. Et de conclure : « Cette armée expéditionnaire devra être prête dans la première décade de Prairial » 517 . Soit entre les 21 et 31 mai. Parmi les demi-brigades ainsi désignées, les 71e, 77e, 82e et 90e sont des unités de très récentes formations, et donc peu expérimentées. Certaines même, comme la 82e, se sont même davantage illustrées par leur indiscipline et leurs pillages que leur valeur au feu comme l’avoue l’historique même du régiment, fait suffisamment rare pour être noté chez ce type d’ouvrages d’ordinaire hagiographiques : « La pénurie de subsistances força le soldat à se répandre dans les campagnes et à tourmenter les paysans ; la désertion s’ensuivait et devint si considérable que dans l’espace de dix jours, 150 hommes de la 82 e abandonnèrent leurs drapeaux » 518 . Néanmoins, l’unité est également remarquée pour son esprit jacobin, particulièrement sous l’impulsion de son chef de brigade Pinoteau, « l’une des créatures de Bernadotte » 519 . Quant au bataillon de la 71e, il « était presque entièrement composé de jeunes et vigoureux soldats belges et flamands », autrement dit, des conscrits. A Saint-Domingue, Leclerc comparera ainsi les bataillons des 71e et 77e demi-brigades : « On m’annonce l’arrivée de troupes dans lesquelles se trouvent la 77 e . C’est un bien mauvais calcul que d’envoyer des troupes de nouvelles formations. J’ai déjà reçu ici la 71 e . Elle perd deux hommes sur un que perdent les autres. Vous m’envoyez la 77 e . Il en sera de même. Ne m’envoyez jamais de recrues qui n’aient connu les fatigues de la guerre. Ce sont autant d’hommes perdus » 520 . Quant à la Légion de la Loire, il s’agit d’une unité formée d’un noyau de corps francs, expérimentés mais indisciplinés, dans lesquels ont été injectés de trop nombreux conscrits pour gonfler les effectifs :« ce bataillon étant absolument tout composé de nouvelles recrues, il serait bien important que vous lui fissiez un fond de 150 à 200 hommes qui eussent fait la guerre, et connaissent un peu le service » 521 . Si le 1,/79e n’est pas de récente formation, il n’est pas pour autant une unité expérimentée, qui s’attirera de nombreuses critiques à Saint-Domingue (« [Andrieux] se plaint du bataillon de la 79 e . (…) Ce corps à le malheur de n’être pas aimé » 522 , ou encore comparé à la Légion expéditionnaire par Leclerc : « Je suis très mécontent de la Légion Expéditionnaire et de la 79 e . Ce sont de mauvaises troupes » 523 ). Seuls les bataillons des 31e et 68e demi-brigades de ligne, ainsi que de la 30e légère, sont des troupes véritablement expérimentées : trois bataillons sur neuf, à peine le tiers !

Bernadotte, alors commandant de l’armée de l’Ouest, propose de fournir la totalité de la 31e de ligne et un bataillon de la 5e légère plutôt que des bataillons épars de la 30e demi-brigade légère et des 31e, 71e, 77e, 79e et 82e demi-brigades de ligne, ceci afin d’éviter une « « dissémination (…) nuisible au commandement » 524 , mesure approuvée par le premier Consul. En fait, il s’agit surtout pour Bernadotte d’épargner sa précieuse et très jacobine 82e demi-brigade, celle-là même que l'on retrouvera un an plus tard au centre de la « conspiration des pots de beurre » ou « conspiration des libelles », et la 30e demi-brigade légère, autre vieille unité de l’armée de l’Ouest. Ceci aux dépends de la 31e de ligne et du 2,/5e légère, deux formations de vétérans récemment transférées dans l’Ouest depuis d’autres armées. Quoiqu’il en soit, les autres demi-brigades, un instant épargnées, n’en seront pas moins mises plus tard à contribution pour grossir les rangs de l’expédition. Les préparatifs s’accélèrent : une compagnie d’artillerie est détournée sur Brest 525 , le 2,/49e de ligne sur Bayonne 526 , d’où il sera ensuite dirigé sur Le Havre. Le ministre de la Marine et des Colonies n’est informé de la préparation de cette nouvelle expédition que le 9 mai 527 .

Les préparatifs se poursuivent et l’expédition s’étoffe, les bataillons désignés étant sans cesse complétés, et divers détachements ajoutés, comme les dépôts de la Légion de la Loire et de la Légion expéditionnaire. Ces dernières, comme on le verra plus tard, « ratissent » les dépôts coloniaux ou les prisons pour recruter leurs membres. Mais la désertion est endémique ! Le bataillon expéditionnaire de Desfourneaux n’existe plus, miné par la désertion et la maladie : ses hommes sont maintenus à bord des navires depuis plus de trois mois, et le peu qui en subsiste est versé dans le dépôt de la Légion expéditionnaire. Le reste de cette unité, après son échec devant les côtes d’Egypte, est dispersé en mer par des avaries et seul le premier bataillon rentre à Toulon fin juin 1801, les autres jetant l’ancre en Espagne, alors alliée, d’où ils sont affectés au Corps d’observation de la Gironde du général Leclerc, opérant contre le Portugal. Dès son arrivée en France, le 1,/Légion expéditionnaire est marqué pour le service colonial, des ordres étant donnés pour le ramener à son effectif plein 528  : là encore, c’est vraisemblablement dans les prisons que ce corps peu recommandable ira chercher ses recrues. Les corps de troupes se réunissent désormais à Brest et Rochefort, formant chacun une forte brigade.

Début juillet, quatre mille cent trente-deux hommes sont réunis à Brest. Ils proviennent des 1,2,/31e, 3,/71e et 2,/79e de ligne, et du 2,/5e légère. Ce total ne prend toutefois pas en compte le dépôt et l’escadron de la Légion expéditionnaire et le 1,/Légion de la Loire. Les 71e et 79e devaient pourtant être épargnées, par la décision du 8 mai de Bernadotte. Il n’en ai rien. A l’inverse, les 82e de ligne et 30e légère, toutes deux vieilles formations de l’armée de l’Ouest, l’armée personnelle de Bernadotte, en restent exclues.

Les Anglais, dont les flottilles observent ces préparatifs, ne restent pas inactifs. Dans la nuit du 21 au 22 juillet 1801, un détachement de marins et de Royal Marines abordent par surprise la corvette « La Chevrette », à bord de laquelle était embarquée, voire détenue, une partie du dépôt de la Légion expéditionnaire. Après un combat au corps à corps 529 sur le pont du navire, celle-ci est finalement capturée et emmenée comme prise avec ses occupants.

Figure 9 : Capture de « La Chevrette » par des marins anglais, dans la rade de Camaret, 21 juillet 1801

Source : d’après Lautherbourg, B.B.C. Hulton Picture Library

Le 11 août 1801, Bernadotte passe en revue les troupes expéditionnaires assemblées à Brest. L’embarquement commence peu de jours après … Bernadotte rédige ensuite un rapport pour le ministre de la Guerre : « Dans mon séjour à Brest, j’ai passé en revue les troupes qui doivent faire partie de l’expédition commandée par l’amiral Villaret. Leur discipline, leur tenue, leur allure militaire ne laissent rien à désirer ; leur instruction est consommée, leur armement est bon, et leur administration est dans une situation satisfaisante ; en un mot, je n’en ai jamais vu de plus belles. Quant aux autres troupes qui restent à l’armée de l’Ouest, elles sont exténuées de fatigue. Celles placées sur les côtes montent la garde de deux jours l’un ; celles de l’intérieur sont excédées par les bivouacs fréquents et les marches continuelles. Jamais, mon général, ce pays-ci n’eut un plus grand besoin d’une augmentation de forces ». La réalité est toute différente : les hommes des dépôts coloniaux ou des unités semi-disciplinaires (Légion de la Loire, Légion expéditionnaire) sont enfermés à bord des bâtiments pour en limiter la désertion, qui est catastrophique ; les hôpitaux de Brest sont surchargés de malades, dont beaucoup imaginaires qui ne cherchent qu’à éviter l’embarquement ; les troupes n’ont pas touché les trois mois de solde d’avance promise aux troupes d’expédition, et il leur est même dû un lourd arriéré de solde ; si l’équipement et l’armement des unités de ligne ne laissent sans doute pas trop à désirer, ceux des légions est dans un état pitoyable. Quant à l’armée de l’Ouest, du fait des renforts venus des frontières, elle n’avait jamais été aussi imposante …

L’embarquement a déjà commencé depuis la mi-août quand sont signés les préliminaires de paix de Londres. Certains bataillons sont à bord, dans des conditions de vie et d’hygiène lamentables, depuis un mois et demi, sans parler des éléments des Légions expéditionnaire et de la Loire, qui sont embarqués depuis bien plus longtemps. Le moral de ces troupes est au plus bas. Les hôpitaux continuent à se remplir de vrais et faux malades. Le sergent Beaudoin, du 1,/31e demi-brigade est de ces derniers : « J’ai obtenu mon débarquement pour aller à l’hôpital, par feinte de maladie, pour m’exempter de l’expédition pour Saint-Domingue. C’est ce qui nous a bien trompé, car sitôt que l’on nous a annoncé les préliminaires avec l’Anglais, nous croyions débarquer sous peu ; mais actuellement nous sommes destinés pour Saint-Domingue, dont nous sommes en partance, il ne nous manque que le vent pour sortir. Comme je ne suis point curieux de voir les colonies, c’est pourquoi je suis aller à l’hôpital pour tâcher de m’en exempter » 530 . S’il parvient à éviter ce premier envoi de troupes, ainsi que quelques autres par la suite, il n’en sera pas moins envoyé rejoindre sa demi-brigade à Saint-Domingue en mai 1802 … Humbert, commandant temporairement les troupes de Brest, confirme cette « épidémie » : « (…) environ 800 hommes de ces troupes sont entrées dans les hôpitaux et qu’il se trouve dans les dépôts destinés à faire parti de l’expédition, environ 300 hommes hors d’état de servir, d’où il résulte un déficit au moins égal à la force d’un bataillon » 531 . Et d’observer avec gourmandise que la 77e demi-brigade, cantonnée non loin, pourrait facilement compenser ces pertes … ce qui lui est accordé : la 77e qui ne devait fournir initialement que deux compagnies devra finalement envoyer tout un bataillon ! Les pertes par attrition sont telles que le gouvernement les fait combler par tout ce qui lui passe sous la main, ainsi le 3,/68e reçoit en renfort : « les 117 hommes qui composent le dépôt des Antilles établi aussi à l’île de Ré » 532 . Et quand ce ne sont pas des fonds de dépôts disciplinaires qu’on injecte dans ces bataillons, ou encore des bataillons d’autres demi-brigades qu’on cannibalise, ce sont de jeunes soldats tirés des bataillons auxiliaires départementaux qui comblent les rangs. Leur niveau d’instruction ferait passer les jeunes soldats de la 71e pour de véritables vétérans …

Moins d’une semaine après la signature des préliminaires de paix, le premier Consul Bonaparte produit une note 533 à l’attention du ministre de la Guerre, qui brosse le portrait de ce que seront les expéditions coloniales de 1802. C’est l’acte fondateur des désastres à venir. La liberté qui lui est offerte par ces préliminaires de faire naviguer ses troupes sans risque vers les colonies permet à Bonaparte de voir les choses en grand. On a vu également qu’à cette date, le rapport de Kerverseau l’a définitivement orienté vers un règlement militaire du contentieux avec Toussaint. Il n’est donc plus question d’une seule division de troupes vers Saint-Domingue, mais de tout un corps d’armée. Sur le papier, ce sont quinze mille hommes d’infanterie, sans compter l’artillerie, la cavalerie et les services, qui sont destinés vers cette seule colonie. Cette fois, le ministre de la Marine et des Colonies est étroitement associé à la préparation de l’expédition, puisqu’il reçoit lui aussi, le même jour, une note détaillée.

La nomination officielle de Leclerc pour la commander n’interviendra que le 24 octobre, après les intenses tractations politiques que l’on sait. Son ancien Corps d’observation de la Gironde, stationné en Espagne et passé sous le commandement de Gouvion Saint-Cyr, doit lui aussi contribuer à la formation de l’armée de Saint-Domingue sous la forme d’une brigade devant embarquer à Cadix : « Donnez l'ordre au général Saint-Cyr, commandant les forces françaises en Espagne, d'organiser un corps de 1,500 hommes à Cadix en y prenant : 1° La légion expéditionnaire, qui est sous les ordres du général Devaux ; 2° Le bataillon volontaire de l'Ouest et, s'il est nécessaire, le bataillon autrichien » 534 . Pas d’unité de ligne ici, uniquement des troupes hors ligne : les 2,3,/Légion expéditionnaire, le premier bataillon des Francs de l’Ouest et le bataillon allemand 535 du commandant Boyer. Toutes sont des unités au moins semi-disciplinaires. La Légion est, comme on l’a déjà vu et comme on le verra plus loin en détails, composée de fonds de dépôts ou même de prisons, de dépôts disciplinaires, d’étrangers, de conscrits pressés, … Les bataillons des Francs de l’Ouest (celui de Cadix est le 1er) ont été formés par le général Brune, lors de l’apaisement de la guerre civile dans l’Ouest, pour enrôler les anciens Chouans et Vendéens et les occuper en les envoyant se battre loin de chez eux. Quant au bataillon allemand (ou autrichien), il est composé de déserteurs de nombreuses nationalités du Saint-Empire, principalement des pays composants la mosaïque autrichienne (avec une majorité de Hongrois). Si certains se sont engagés dans l’armée française par idéal révolutionnaire, la plupart ne rêve que de quitter l’armée, d’autant que le bataillon est accompagné d’une foule de femmes et d’enfants … Enfin, un nouveau corps de troupe est organisé à Toulon, essentiellement autour du 1,/Légion expéditionnaire, du 2,/74e demi-brigade et des artilleurs gardes-côtes et de marine rescapés comme eux de l’expédition navale de Ganteaume. D’autres troupes viendront peu à peu s’y greffer pour former une nouvelle brigade.

Il est intéressant de constater que dans la note à Berthier du 7 octobre, qui nomme les unités désignées pour le service colonial, on retrouve la fameuse 82e demi-brigade. Le premier Consul l’avait une première fois affectée en mai, mais Bernadotte était alors parvenu à détourner cet ordre. Cette fois, la 82e ira jusqu’à la mutinerie, avant d’être ramenée à l’ordre et dûment expédiée outre-mer. De plus, la 14e demi-brigade légère qui devait fournir initialement un bataillon pour Saint-Domingue est-elle aussi épargnée un temps. La 14e demi-brigade légère n’était autre que l’ancienne 1e Légion des Francs de l’Ouest, plus connue sous le nom de « Légion Noire » du fait de la couleur de son uniforme. Formée de soldats expérimentés mais indisciplinés, de « galériens d’élite » (dixit Hoche) tirés des prisons, mais encadrés par des officiers et sous-officiers triés sur le volet, cette unité avait quelque chose des « Douze Salopards » : « Les seize hommes que dut lui fournir chaque compagnie n'étaient pas des demoiselles : c'étaient presque tous des maîtres d'armes ou prévôts, ferrailleurs, tapageurs, bouillants, peu façonnés au joug de la discipline, de vrais diables incarnés » 536 . Redoutable au combat, admirée des officiers sous le commandement desquels elle combattit à l’armée d’Angleterre puis en Suisse, elle s’avéra également incontrôlable et particulièrement indisciplinée en garnison, se livrant même à de la contrebande à grande échelle lors de son séjour helvétique. Menacée de dissolution par le Directoire, elle fut néanmoins maintenue sur intervention des Moreau et Schauenbourg la commandant, et embrigadée officiellement en 1796, en tant que premier et second bataillon de la nouvelle 14e demi-brigade légère. C’est donc une unité, à défaut d’être disciplinaire, du moins indisciplinée, qui est désignée pour le service colonial. Toutefois, celle-ci obtiendra un sursis, sans doute une fois encore sur intervention de ses commandants. Elle sera tout de même mise à contribution en novembre 1802 pour envoyer un petit détachement en renfort à Saint-Domingue.

A la place de la « Légion Noire », c’est la 15e demi-brigade légère qui enverra ses deux premiers bataillons à Saint-Domingue. Là encore, ce n’est pas une unité anodine qui est désignée : les 1,2,/15e légère ont été formés en 1796 essentiellement à partir de bataillons de tirailleurs, composés de patriotes belges venus chercher au début des guerres révolutionnaires l’aide de la France pour les libérer du joug des Autrichiens. C’est là encore une unité jacobine comme la 82e, mais ayant une forte composante étrangère …

L’infanterie de la première vague de troupes envoyées à Saint-Domingue (c'est-à-dire arrivant avant la reprise de l’insurrection en août 1802), est composée de tout ou partie de vingt-sept bataillons légers ou de ligne, et huit bataillons hors ligne. Sept des bataillons réguliers peuvent être assimilés à des conscrits de par leur manque d’expérience au feu, alors que les troupes hors ligne sont d’une valeur généralement douteuse. D’un point de vue global, on peut estimer qu’au moins un tiers de la première vague de troupes quittant les ports de France est constitué de non-valeurs : conscrits sans expérience voire sans presque d’instruction, soldats trop jeunes et physiquement impropres aux terribles conditions de la guerre tropicale, mercenaires à la loyauté douteuse ou au moral défaillant, fonds de prisons, anciens Chouans, soldats embarqués depuis près de six mois et dans une condition physique déplorable, … Pourtant, dès mai 1800, un collaborateur du ministre de la Guerre écrivait : « Il est de la plus grande importance de bien composer les corps qu’on enverra. Si comme on l’annonce on y fait passer des déserteurs allemands, il ne faut prendre que les hommes sains, robustes, et capables de supporter de grandes fatigues. On parle d’y envoyer 1.500 de ces étrangers, la plupart épuisés, exténués, et dont le sang est irréparablement vicié. Sous le rapport de l’humanité, ce sont des hommes sacrifiés et qui mettront la mortalité parmi les équipages et dans le reste de l’armée. Sous le rapport de l’utilité, il faut bien se garder de les prendre, car ils tiendront à bord la place des hommes effectifs qu’il faut envoyer : leur passage coûtera beaucoup et au lieu d’avoir 4.000 hommes à débarquer, on aura qu’un mélange qu’il faudra peut-être réduire à moitié pour le service réel » 537 .

La cavalerie de l’expédition est composée de détachements du 1er Hussards, des 10e & 19e Dragons, et de la totalité des escadrons organiques des deux légions : au total, environ sept cent soixante hommes. Les hussards ne sont qu’une trentaine à l’origine, sous le commandement du capitaine Mathis, destinés à former le noyau de la future garde montée du capitaine général qui doit s’organiser dès l’arrivée à Saint-Domingue. Quant aux dragons, ils disparaîtront des états de situation dès leur arrivée, et ce pour deux raisons : la plupart de leurs chevaux sont morts pendant la traversée, et ceux qui restent montés sont immédiatement reconvertis en gendarmes coloniaux ou intégrés à la garde du capitaine général. Si les conditions de voyage furent dramatiques pour les soldats passagers, elles le furent davantage pour les chevaux. Le bâtiment sur lequel sert le chevalier de Fréminville fait voile pour Saint-Domingue le 24 décembre 1801 : celui-ci raconte que dès le lendemain, leur escadre eut à subir un grain qui « avait tué ou blessé grièvement plusieurs chevaux que portaient la corvette la Bacchante (c’étaient ceux du détachement de dragons portés sur l’Infatigable). On les jeta à la mer. Ceux qui n’avaient été que blessés nageaient vigoureusement et on voyait ces pauvres animaux se diriger successivement sur les bâtiments de l’escadre où ils espéraient pouvoir se sauver, mais bientôt ils disparurent » 538 . Trois jours plus tard, suite à des avaries, plusieurs bâtiments de l’escadre font demi-tour pour réparer : « Nous avons su de même que la corvette la Bacchante, qui portait les chevaux, retourna au Havre, où elle ne ramena pas un seul de ces animaux en vie » 539 . Les dragons montés étant ridiculement peu nombreux, Leclerc ne pourra compter lors de sa campagne que sur les escadrons des légions. Si celui de la Loire est composé de volontaires ayant fait la guerre de Vendée, peu disciplinés mais expérimentés et habitués à la guerre d’embuscades, celui de la Légion expéditionnaire est, une fois encore, de la pire espèce. Le futur colonel Bro, embarqué comme simple hussard à Brest, gagne dès son arrivée à Saint-Domingue son premier galon, celui de brigadier 540 dans la garde du capitaine général, avec pour mission de former un peloton de cavaliers tirés des unités de cavalerie de l’armée : il a sous ses ordres « plusieurs mauvaises têtes » 541 , sans doute d’anciens légionnaires, dont un tricheur aux cartes qui finit à l’hôpital après un coup de pistolet reçu au cours d’une partie où il exerçait trop visiblement ses « talents », et deux Corses qui se prétendent cousins du général Bonaparte, rien de moins ! L’un de ces derniers désertera d’ailleurs durant la première semaine dans l’île … L’escadron de la Légion expéditionnaire, ou « escadron expéditionnaire », fait théoriquement parti du 19e régiment de chasseurs à cheval. C’était ce régiment qui avait fourni un escadron à l’expédition de secours d’Egypte commandée par l’amiral Ganteaume en 1801 : il avait alors été rattaché à la Légion comme élément organique de cavalerie, mais continu parfois ensuite d’apparaître sous cet ancien numéro. En fait, il ne reste plus du 19e chasseurs que des cadres 542 , sans doute les survivants de l’expédition de secours, dans lesquels ont été injectés des recrues de la Légion sachant monter à cheval. Fréminville a l’occasion de voyager en compagnie d’un spécimen représentatif de cette unité : « nous avions à notre bord quelques mauvais sujets faisant partie d’un bataillon colonial ; l’un d’eux, nommé Bologne, chasseur provenant du 19 e régiment, ayant injurié et menacé un sergent et tenu ensuite des propos incendiaires, fut traduit devant un conseil de guerre assemblé à bord et composé d’une partie des officiers du vaisseau. Le conseil le condamna à recevoir trois coups de cale ; l’arrêt fut exécuté de suite. On mit en panne, on tira un coup de canon en arborant le pavillon de justice (pavillon rouge). Le coupable attaché à l’extrémité d’une manœuvre passée dans une poulie frappée au bout de la grande vergue, fut hissé à l’extrémité de cette vergue et, de là, plongé trois fois de suite dans la mer. Il avait perdu connaissance après la troisième immersion, mais il revint bientôt à lui et on le remit en liberté ; mais ce scélérat, loin d’être corrigé par cette punition, se répandit en imprécation contre ses juges et en nouvelles menaces disant qu’il mettrait le feu au vaisseau pour nous faire tous sauter. Comme, d’après sa conduite et les notes qu’on avait sur ses antécédents, on le croyait capable de tout, le commandant le fit mettre aux fers sur le gaillard d’avant cramponné par les quatre membres, pour n’être libéré qu’au moment du débarquement » 543 . Si le simple « chasseur expéditionnaire » semble relever de la psychiatrie, l’officier à la tête de l’unité, le chef d’escadrons Provin, n’est pas dans de meilleures dispositions mentales, comme nous l’avons vu précédemment 544 . On comprend mieux, quand on sait que l’escadron expéditionnaire était la plus importante unité constituée de cavalerie de l’armée de Saint-Domingue, que Leclerc se soit alors si largement appuyé sur les dragons coloniaux au cours de cette campagne, c'est-à-dire la cavalerie de la garde nationale locale !

L’artillerie enfin est sans doute le meilleur élément, en terme général, de l’armée de Saint-Domingue. Les canonniers ne pouvant être jetés dans la bataille sans instruction, tous sont des artilleurs consommés. En plus des compagnies régulières d’artillerie, de nombreux canonniers réformés, pour la plupart anciens du Corps royal de l’artillerie des colonies, se portent volontaires pour faire partie de l’armée expéditionnaire. Ces hommes expérimentés et habitués au climat des Antilles s’avèreront précieux. De plus, on trouve deux formations d’infanterie issues des rangs de l’artillerie : une « demi-brigade » (elle n’en portera jamais le nom, mais en aura largement les effectifs) de marins et d’artilleurs de marine, redoutables dans les opérations de débarquement et les coups de main, mais particulièrement indisciplinés et parmi les plus insatiables pillards de l’armée : « les soldats de la marine, tous en général mauvais sujets et qui chaque jour commettaient en ville quelque désordre » 545  ; la seconde était composée de trois bataillons de canonniers gardes-côtes, servant également à pieds, mais qui ne semblent pas avoir pris part à beaucoup d’actions. On évalue généralement à quatre mille le nombre des artilleurs de la Marine qui servirent à terre à Saint-Domingue, quoique n’étant pas porté sur les effectifs de l’armée de terre, et environ deux mille celui des gardes-côtes. Si les premiers étaient des vieux loups de mer toujours prêts à faire le coup de feu à terre dans l’espoir de quelque butin, les seconds, quoique composés de soldats expérimentés et même parfois anciens du Corps royal d’artillerie des colonies, ont été assignés à l’expédition malgré leur rôle régional et sont pour la plupart démotivés. Seuls une compagnie de gardes-côtes et quelques individus isolés se sont portés volontaires …

Quant au génie, il compte à peine une compagnie de sapeurs, moins de deux cents hommes, qui périrent très vite, ce qui fut cause de la crise entre Leclerc et la Direction du génie à Paris 546 .

Par la suite, les éléments envoyés seront de deux types :

- d’un côté les grandes vagues de renfort décidées par le premier Consul suite aux appels urgents des capitaines généraux successifs. Il s’agira alors de troupes de ligne, généralement expérimentées : seuls quatre bataillons sur seize réguliers sont des troupes de récentes formations 547 ou des bataillons de dépôt 548 , composés essentiellement de conscrits. Par contre, le pourcentage de troupes hors ligne, et particulièrement étrangères, augmente considérablement : dix, dont deux demi-brigades polonaises 549 à trois bataillons chacune, un bataillon suisse 550 , deux bataillons « étrangers » 551 (principalement autrichiens) et un bataillon piémontais 552 . D’ailleurs, il est à noter que ces troupes étrangères sont essentiellement envoyées sur la fin : à partir de janvier 1803, les six derniers bataillons organisés à quitter les ports d’Europe pour Saint-Domingue sont tous des bataillons hors ligne composés d’étrangers ...

- de l’autre les petits envois réguliers de détachements destinés à renforcer les bataillons déjà sur place. Ces détachements sont réunis dans les dépôts de la Marine, les dépôts coloniaux ou les dépôts des déserteurs étrangers, et envoyés à Saint-Domingue par compagnie de cent 553 ou cinquante hommes sur tous les navires militaires ou marchands chaque fois qu’il en part un de France. Une fois sur place, ils sont intégrés dans des unités préexistantes. De plus, les dépôts des régiments réguliers envoient eux aussi des renforts à leur(s) bataillon(s) outre-mer. Ainsi, alors que le 3,/71e de ligne compte 814 hommes 554 au moment de son embarquement, effectif qu’il ne dépassera jamais sur place, le capitaine Peyre-Ferry qui y servait précise qu’« il lui fut envoyé, en différentes fois des bataillons de ce corps restés en France, de 400 à 500 hommes, en sorte qu’il a pu compter successivement dans ces rangs de 1500 à 1600 » 555 . Ces envois fréquents de renforts et de petites unités éphémères sont difficiles à quantifier, et rendent approximatives l’estimation du nombre exact des troupes envoyées à Saint-Domingue, mais on peut constater que l’effectif réel de la 71e à Saint-Domingue est en fait le triple de celui indiqué sur les documents officiels.

L’armée de Saint-Domingue, telle qu’elle quitte les ports d’Europe entre décembre 1801 et avril 1802, est donc constituée pour moitié de vieilles troupes, pour l’autre de conscrits mal dégrossis et d’unité peu fiables. La cavalerie initialement prévue sera décimée en mer et incapable de se remonter une fois débarquée, les seuls corps organisés subsistant véritablement à leur arrivée étant les disciplinaires des légions, plus dangereux pour les civils que les insurgés, et la garde nationale, efficace et très motivée mais à la disponibilité problématique (impossibilité de la maintenir en permanence sous les armes, « esprit de clocher », …). Seule l’artillerie fait bonne figure, le génie étant quasiment inexistant.

Notes
512.

Berthier à Desfourneaux, 6 janvier 1801, S.H.A.T. B71

513.

Desfourneaux à Berthier, 18 janvier 1801, S.H.A.T. B71

514.

Desfourneaux à Berthier, 28 janvier 1801, S.H.A.T. B71

515.

Berthier à Bruix, 3 mai 1801, S.H.A.T. B71

516.

Tout au long de cette 2e partie, les abréviations employées pour identifier les unités se présentent sous la forme « 1,/Légion de la Loire », « 3,/68e de ligne », … Les chiffres suivis d’une virgule avant le / déterminent le(s) bataillon(s), la demi-brigade ou légion étant nommé après le /. Ainsi, l’exemple ci-dessus signifie « premier bataillon de la Légion de la Loire », « troisième bataillon de la 68e demi-brigade de ligne », …

517.

Arrêté des Consuls adressé à Berthier, 4 mai 1801, S.H.A.T. B71

518.

Arvers (cne P.), Historique du 82 e de ligne, Paris, 1876, Lahure, p.8

519.

Marbot, Op. Cit., t.1, p.183

520.

Leclerc à Decrès, 8 mai 1802, Lettres du général Leclerc n°60

521.

Houdetot à Berthier, 8 octobre 1801, S.H.A.T. B71

522.

Peyre-Ferry, Op. Cit., p.47

523.

Leclerc à Napoléon, 19 février 1802, Lettres du général Leclerc n°34

524.

Bernadotte à Berthier, 8 mai 1801, S.H.A.T. B71

525.

Département de la Guerre à la Direction du génie, 5 mai 1801, S.H.A.T. B71

526.

Berthier au commandant de la 14e division militaire, 9 mai 1801, S.H.A.T. B71

527.

Berthier à Forfait, 9 mai 1801, S.H.A.T. B71

528.

Berthier à Villaret-Joyeuse, 26 juin 1801, S.H.A.T. B71

529.

Les légionnaires, appelés en urgence sur le pont, n’avaient pour la plupart pas eu le temps de récupérer, et encore moins de charger leurs fusils, et contre-attaquèrent donc principalement avec ce qui leur tombait sous la main : haches, piques, marteaux, sabres, … Certains poussèrent jusqu’à aborder en retour les barques anglaises !

530.

Beaudoin, Op. Cit., p.36-37

531.

Humbert à Berthier, 23 octobre 1801, S.H.A.T. B71

532.

Berthier au commandant de la 12e division militaire, 8 octobre 1801, S.H.A.T. B71

533.

Note à l’attention de Berthier, 7 octobre 1801, S.H.A.T. B71. Voir Annexe 4.1, p.519

534.

Napoléon à Berthier, 8 octobre 1801, S.H.A.T. B71

535.

Connu aussi sous les dénominations : 1er bataillon allemand (ou autrichien), (1er) bataillon de déserteurs allemands (ou autrichiens), …

536.

Paris (cne Pierre-Auguste), « Souvenir du 14 e Léger (1805-1812) par un officier du corps », in Carnet de la Sabretache, 2e série, n°134, février 1904.

537.

Rapport anonyme au ministre de la Guerre, 23 mai 1800, S.H.A.T B71

538.

Herpin, Op. Cit., p.47

539.

Ibid, p.48

540.

L’équivalent dans la cavalerie du grade de caporal.

541.

Bro, Op. Cit., p.11

542.

Et parmi eux le lieutenant Follot : volontaire et maréchal des logis dans la Légion de Rosenthal dès sa création en 1793, sous-lieutenant peu après, puis fait lieutenant pour bravoure en Vendée en 1795, mais surtout … « cet officier est du sexe féminin » ! (S.H.A.T XC219, voir l’article électronique de Jérôme Croyet, Une femme au 19e chasseurs, sur le site de l’Association Maréchal Suchet). Follot ne survivra pas à la campagne de Saint-Domingue.

543.

Herpin, Op. Cit., p.68

544.

cf. Infra, p.125

545.

Herpin, Op. Cit., p.110

546.

cf. Infra p.71-74

547.

2,3,/110e demi-brigade de ligne, et un bataillon (non identifié) de la 77e.

548.

3,/3e demi-brigade légère.

549.

La totalité des 2e & 3e demi-brigades polonaises, devenues respectivement à leur arrivée à Saint-Domingue les 114e & 113e demi-brigades de l’armée française.

550.

1,/3e demi-brigade suisse.

551.

1er et 2e bataillons étrangers.

552.

2,/Légion du Midi.

553.

Ces compagnies de cent hommes portent alors le nom de « Compagnies de centenaires » …

554.

Situation du corps des troupe au moment de l’embarquement, 14 octobre 1801, S.H.A.T B71

555.

Peyre-Ferry, Op. Cit., p.104