1.4.3 - Désillusions et états d’âme

Arrivée dans les colonies, passé le moment du dépaysement et de l’excitation, les soldats coloniaux découvrent les horreurs de la guerre à outrance que se livrent européens et insurgés. Devant les massacres dont ils sont témoins, et parfois acteurs, certains invoquent la loi du Talion, mettant en avant les crimes de l’adversaire pour justifier les leurs, comme Beaudoin : « Un autre [soldat français torturé par les insurgés], que nous avons trouvé, ils lui ont arraché les yeux, les ongles ; jusqu’aux femmes qui leur coupent les parties. Ils nous en ont arrangé plusieurs aujourd’hui de cette manière (…). Ainsi vous voyez que c’est une guerre guère agréable à faire. Sitôt qu’il en tombe à notre pouvoir, nous les fusillons tout de suite » 622 . Pamphile de Lacroix raconte que lorsque sa brigade arriva au bourg des Verettes, elle découvrit les cadavres des habitants blancs, hommes, femmes et enfants, amoncelés sur la place du village : « ce spectacle horrible, loin de les effrayer, ne les rendit que plus ardents dans le désir d’atteindre l’ennemi. Un de leurs détachements vint se présenter pour tirailler dans le moment même où nous visitions ce champ de carnage : je n’ai rien vu de pareil à l’ardeur qu’on mit à les poursuivre. (…) plusieurs d’entre eux se laissèrent atteindre, il payèrent de leur vie » 623 . Dès le début des opérations, les massacres se succèdent : Rochambeau exécute toute la garnison de fort Dauphin, Salme qui fait l’avant-garde de la colonne principale de Leclerc ne fait pas de prisonniers ; alors que dans l’autre camp, Dessalines entraîne dans sa retraite de nombreux blancs sur lesquels ses hommes se vengent de leurs revers, ainsi que sur les habitants des villages traversés dans leur repli, comme aux Verettes, et Christophe eut fait de même des habitants du Cap après avoir incendié cette ville, si le maire Télémaque 624 ne l’avait empêché. Dans un camp comme dans l’autre, on venge les siens en redoublant de barbarie vis-à-vis de l’ennemi … A Saint-Marc, le 24 octobre 1802, le capitaine Peyre-Ferry relate le massacre de la 4e demi-brigade coloniale, seule unité noire de la garnison 625 : au cours d’une revue, le général Fressinet réunit les troupes sur la place de la ville, et leur fait faire l’exercice. Alertés du sort qui les attendait, les hommes de la 4e coloniale fuient en toutes directions « et partout ils furent accueillis à coups de fusil, de baïonnette et de sabre. (…) Les soldats qui les poursuivaient à outrance, et qui avaient à venger le massacre récent de plusieurs postes de leurs camarades tuaient, sans distinction, toutes les figures noires qu’ils rencontraient ; de sorte qu’un grand nombre de domestiques, de cette couleur, dont beaucoup très attachés à leurs maîtres, furent victimes de la couleur de leur peau ; c’est ce qui fut cause que le nombre de morts se trouva supérieur à l’effectif des noirs, peu avant, sous les armes » 626 . Aucun remords chez ce capitaine pour qui ce massacre n’était qu’une « frappe préventive », la 4e coloniale étant selon lui sur le point de se retourner contre le reste de la garnison … C’est une « guerre de couleur » 627 , dixit Leclerc, dans laquelle les mulâtres prêtent encore leurs bras à l’armée expéditionnaire ...

L’image de ces massacres, des corps mutilés, des parents ou camarades disparus altère le moral des hommes. Tous tremblent à l’idée de subir le sort de leurs proches, qu’ils voient jours après jours entrer aux hôpitaux pour n’en plus sortir vivants. Norvins voit ainsi les officiers d’état-major et de la Garde de Leclerc dépérir à vu d’œil : « il n’y en avait pas de plus braves que d’Alton et que Bruyère, ni que Mathis et Lapointe, qui commandaient les guides. Et bien, je les voyais dépérir moralement chaque jour, et enfin ils furent amenés à me confier le désir qu’ils éprouvaient, pour conserver leur vie, de repartir pour la France » 628 . Et de conclure qu’à Saint-Domingue, on mourrait autant de peur de la fièvre jaune que de la maladie elle-même, de même que Lattre ([les troupes] furent frappées de la crainte de la mort, et perdirent toute la confiance qui avait été l’âme des premiers succès de l’armée » 629 ) ou Fréminville (« Chacun de nos gens, en allant enterrer son camarade, se disait : ‘ce sera demain mon tour’ et cette funeste prévision trop souvent justifiée jetait chacun dans un morne désespoir » 630 ) … Les souvenirs terribles de ces campagnes hanteront longtemps les survivants. En 1819, plus de quinze années après son séjour à Saint-Domingue où il perdit un frère et beaucoup d’illusions, Pamphile de Lacroix écrit en introduction à ses Mémoires : « Le temps, qui ne guérit point la douleur, mais qui apprend à la supporter, m’a enfin permit de tourner mes regards vers le passé » 631 . Fréminville ne supporte plus non plus les atrocités dont il est le témoin : « Les exécutions, les noyades journalières, me remplissaient d’horreur, je désirais vivement de quitter ce malheureux pays » 632 . Rappelons que le chevalier n’a alors qu’une quinzaine d’années lorsqu’il assiste à ces scènes d’horreur, et que son quotidien à Saint-Domingue consiste entre autre à observer un sous-officier de son canot « repousser avec sa gaffe [les cadavres de prisonniers noyés qui remontaient à la surface] pour que nous ne les coupassions pas en deux en passant par dessus » 633 . Traumatisé par cette macabre expérience, la mort de la femme qu’il aimait en 1822 achèvera de le perturber, puisqu’il passera le restant de ses jours, dans l’intimité de sa demeure bretonne, à se travestir en sa Caroline, portant ses robes et se coiffant, fardant comme elle, allant jusqu’à signer des écrits du prénom de sa bien-aimé …

Même s’ils n’hésitent pas à fusiller ou massacrer leurs adversaires, le malaise est fréquent chez les anciens soldats de l’an II et autres volontaires, lorsqu’ils font le parallèle entre leur propre combat contre la tyrannie, en France quelques années plus tôt, et la lutte de ces anciens esclaves pour leur liberté. Beaudoin, qui avoue sans hésiter qu’ils ne faisaient pas de prisonniers, écrit dans son journal : « Ils se battent pour une cause plus légitime que la nôtre. Au commencement de la Révolution, on leur a donné la liberté et, maintenant, on veut leur ôter » 634 . Lemonnier-Delafosse partage ce point de vue : « 50.000 hommes trouvèrent la mort, en se battant contre cette liberté, que la république française avait donnée et proclamée ! Pouvait-il en être autrement ? Ces hommes pour lesquels l’amour de la liberté était tout, tombaient plutôt que de se voir ravir le bien qu’ils avaient rêvé. Ces blancs, qu’ils avaient béni comme des bienfaiteurs, leur parurent des tyrans » 635 . Même Peyre-Ferry, créole et peu suspect de sympathie pour les noirs, reconnaît au moins aux mulâtres la justesse de leur révolte : « Tout cela [vexations, ordres arbitraires, déportations et exécutions en masse] n’était-il pas plus que suffisant pour les contraindre à tourner leurs armes contre les Français, et à faire cause commune avec les nègres, contre lesquels ils avaient une si forte antipathie (…) ? » 636 . D’ailleurs, les vétérans des guerres révolutionnaires sont plus souvent favorables aux noirs qu’aux colons à leur arrivée, ces derniers étant généralement considérés comme des esclavagistes responsables de la guerre civile par leur attitude inhumaine envers leur ancienne main-d’œuvre. Mais immédiatement confrontés à une guerre d’embuscades particulièrement éprouvante, les opinions évoluent très vite : « il suffit d’être propriétaire pour être suspecté, visité et regardé comme des lâches qui n’ont pas su conserver leurs propriétés et peut-être même qui ont contribué à les faire brûler par leur conduite envers les nègres. Cependant, à force de tirer des balles, les révoltés commencent à inoculer des vues et des principes différents » 637 . Mais les plus tiraillés entre leur sens du devoir et leur conscience sont les Polonais : eux qui se sont engagés dans l’armée française et battus pour elle sur tous les champs de bataille d’Europe dans l’espoir de voir renaître en retour leur patrie, sont plongés dans une guerre visant à retirer leur liberté à des hommes qui se battent pour leur pays. Nombreux sont ceux qui se sentent alors plus proches des insurgés que des officiers français qu’ils ne comprennent même pas. Et ainsi perdent toute volonté de vaincre, comme l’illustrent bien souvent les rapports des officiers supérieurs français qui les commandent : « Ces hommes pesants et apathiques, étrangers à nos cœurs et à notre langue, transportés à une distance si immense de leur patrie, perdent ici toute énergie » 638 . De son côté, l’un des ces hommes « apathique », le lieutenant Kulesza écrit dans ses mémoires qu’il a perdu foi dans la mission civilisatrice de la France après avoir été témoin de leur « cruauté et inextinguible soif de pillage » 639 . De désespoir, certains en viennent aux dernières extrémités plutôt que d’attendre la maladie ou de risquer de tomber entre les mains d’un ennemi dont ils savent ne devoir attendre que peu de pitié. Ainsi, le chef de bataillon Jasinski, commandant un poste isolé de la 2e demi-brigade polonaise, conclut une lettre au général Fressinet, dans laquelle il exposait la perfidie du gouvernement français pour avoir envoyé les légions polonaises mourir si loin de leur patrie, par ces termes : « Me voyant encerclé par plus de 3.000 nègres, je n’entrevois aucun espoir de tenir avec un si faible détachement, et plutôt que de tomber entre les mains de ce peuple sauvage combattant pour sa liberté, je préfère prendre ma propre vie » 640 . Jasinski confia le pli à un messager noir, puis se logea une balle dans la tête. La lettre parvint au capitaine polonais Blumer, dont nous avons pu précédemment constater l’intégrité 641 , qui jugea plus politique de ne pas faire remonter cette macabre protestation jusqu’à Fressinet …

Quand certains désespèrent, d’autres s’insurgent. On a vu le cas du général Pierre Devaux, qui à la veille de son renvoi en France avertissait à demi-mot les hommes de la 13e demi-brigade coloniale de ne jamais rendre leurs fusils. Plus bas dans la hiérarchie militaire, quelques officiers et soldats n’hésitent pas à mettre en accord leurs idées et leurs actes, et passent aux rebelles. Ainsi Gabriel Véret, un capitaine blanc dans les troupes coloniales, natif de Beauvais dans l’Oise : sur le point d’être renvoyé par Pétion avec tous les blancs de sa brigade, il aurait selon Beaubrun-Ardouin prononcé ses mots : « Votre cause est celle de l’humanité ; je l’ai toujours défendu avec vous tous. Moi aussi je suis un soldat de la liberté, et j’abjure comme vous la France puisqu’elle est devenue injuste envers vous. Recevez-moi dans vos rangs » 642 . Impossible de savoir si la citation est authentique, mais le parcours de Véret est sans équivoque : fait chef de bataillon sous Dessalines, il atteint le grade de général de brigade sous la présidence de Jean-Pierre Boyer, et décède paisiblement (fait rare pour un général dans l’histoire mouvementée d’Haïti!) aux Cayes en 1833, « aimé et honoré de ses compagnons d’armes et de tous les citoyens  » 643 . Quant au chef de bande Lafrédinière, c’« était un de ces Français qui, comme Véret, ne connaissait ni préjugés de couleurs ni antipathie de races : il avait été révolté des injustices de ses compatriotes » 644 . Un Polonais dénommé Simon, qui devait la vie sauve au chef d’escadrons Borgella, s’attacha à sa personne. Celui-ci, un mulâtre combattant pour les Français, placé de fait à la tête d’une colonne polonaise à la mort de l’adjudant-commandant Bernard lors de l’offensive des Cayes en mars-avril 1803, avait réussi à se replier au milieu d’une nuée d’ennemis sans abandonner ses blessés à l’ennemi. Quand Borgella fit défection à la fin de l’année, il était accompagné, outre sa femme, de Simon et de deux domestiques, de son ami Verger, « un blanc qui avait toujours été l’ami des hommes de couleur [et] d’un sergent français nommé Spané, dont les sentiments se révoltaient par les atrocités commises aux Cayes sur les indigènes » 645 . Si, comme on le voit, des soldats français font défection, ce sont toutefois les étrangers du corps expéditionnaire de Saint-Domingue qui sont les plus nombreux à franchir le pas, et là encore en majorité des Polonais, car ils bénéficient d’un fort capital de sympathie de la part des insurgés qui les considèrent esclaves comme eux, ou du moins de simples jouets de la politique des Français. Thouvenot écrit encore au sujet des Polonais: « il est impossible de les utiliser ailleurs que dans les places, encore serait-il dangereux de les leur confier si d’autres troupes n’en partageaient pas le service. La désertion aux rebelles n’est pas rare parmi eux » 646 . Dessalines les appréciant particulièrement, il forme une garde du corps personnelle avec les transfuges polonais. Quelques Suisses et Allemands y sont également acceptés (« Les Allemands sont bien traités par les chefs nègres dans la partie de Bombarde » 647 ) quoique ceux-ci soient moins nombreux à passer aux insurgés. La légende a toutefois enflé le nombre de ces défections dans les rangs polonais, s’appuyant sur le fait que Dessalines aurait formé une demi-brigade complète de ces défectionnaires : la 20e demi-brigade (haïtienne), surnommée « les Polonais ». Beaubrun-Ardouin donne l’origine réelle de ce sobriquet : « un corps spécial, devenue plus tard la 20 e demi-brigade, qui fut nommé les Polonais, parce qu’il entra dans sa composition beaucoup de vrais Africains qui parlaient le langage créole le plus grossier, et par allusion aux Polonais venus avec l’armée française, dont les indigènes ne pouvaient comprendre le langage » 648 . Néanmoins, les Polonais auront toujours un statut privilégié, puisqu’une fois l’indépendance acquise, ils seront les seuls blancs admis à prétendre à la nationalité haïtienne. Même les miliciens espagnols préfèrent parfois la compagnie des insurgés à celle de leurs officiers français : « Les nègres ont parmi eux un Espagnol qu’ils ont affublé d’épaulettes de colonel (…) Ils ont pris dans le combat du 8, plus de 40 Espagnols, plusieurs sont demeurés volontairement avec eux. Tous ont été bien traités et renvoyés endoctrinés » 649 .

Un autre moyen de supporter les horreurs et les disparitions dont ils sont témoins au quotidien est de s’abriter derrière une carapace d’indifférence, comme l’explique sans pudeur le général Dampierre à son ami Thouvenot : « nous n’avons de moyens de nous préserver de l’impression que nous ferait dans toute autre circonstance la perte de gens qu’on a connu intimement qu’en se plastronnant d’une bonne dose d’insouciance et en devenant tout à fait français. C’est ce que je fais aussi j’ai écrit en Europe que j’avais suspendu ma sensibilité pour jusqu’au moment où je reverrais les climats fortunés où je laissais tous les objets de mes affections et je pris le parti de rire de tout même d’un Déprofundis  » 650 . Les sentiments sont les mêmes chez les simples soldats : « Les cœurs devinrent de glace, l’acier de la baïonnette devint la seule loin en vigueur. Tout le monde était rongé d’une peur infâme, qui augmentait, s’il en est, l’avilissement général » 651 .

Le moral de l’armée expéditionnaire de Saint-Domingue est donc loin d’être au beau fixe. Outre les pertes quotidiennes de camarades ou de proches, et la vision des tortures infligées aux prisonniers d’un camp comme de l’autre, nombre de soldats questionnent la justesse des motivations et des objectifs de la lutte qu’ils mènent dans cette île. A cela s’ajoute rapidement la certitude qu’une guerre menée contre une population entière prête à tout pour conserver sa liberté ne peut être gagnée … Si la 86e demi-brigade débarque musique en tête de ses transports de troupe, l’enthousiasme généré chez certains par l’esprit d’aventure retombe très vite et se change au mieux en une indifférence qui le pousse à commettre sans sourciller les crimes les plus abjects ; au pire dans une complète démoralisation, un abattement total qui semble les prédisposer à la maladie et à la mort : « chacun, las et usé, couvert de lambeaux d’uniforme, se demandait à quel moment il allait se faire repasser par la faucheuse. D’aucuns s’adonnaient à une débauche furieuse, se roulant dans le stupre et la fornication. Les uns buvaient à mort, se battaient à la baïonnette, pillaient les biens et la vertu, brûlaient leurs nuits parmi les Créoles, les Négresses et les Mulâtresses ; les autres attendaient la mort dans le jeûne, allongé en croix à côté de leur couche. (…) La hiérarchie militaire s’écroula, l’ordre disparut. (…) » 652 . Dans les autres îles de la Guadeloupe et de la Martinique, si la situation sanitaire est identique, l’absence de rébellion ou le rapide écrasement de celle-ci permet aux armées expéditionnaires d’envisager plus sereinement l’avenir : les blessés sont plus facilement évacués, et le problème de la désertion se pose moins, alors que celui de la défection à l’ennemi est inexistant.

Les armées expéditionnaires de 1802 sont donc globalement constituées d’un tiers d’étrangers ou de formations disciplinaires ou semi-disciplinaires françaises, le reste s’articulant entre demi-brigades expérimentées (45%), et conscrits ou gardes nationaux pressés (22%). De plus, on est loin de l’exil massif de l’armée de Moreau tels qu’il est mentionné dans tant d’ouvrages de contemporains à nos jours : si l’armée du Rhin fait partie des plus gros fournisseurs de troupes expéditionnaires, l’armée d’Italie n’est pas en reste. Parmi les plus importantes formations au début de 1801, inemployées du fait de la paix sur le continent, elles furent donc logiquement les plus mises à contribution. A quelques exceptions près, le moral des unités désignées n’est pas bon, les unités les moins disciplinées (souvent celles hors ligne) sont minées par la désertion dès lors qu’elles approchent des ports de l’Atlantique. Et même parmi les vieilles troupes, il s’en trouve pour tenter de passer entre les mailles du filet, comme le démontre le cas de Beaudoin. Contrairement aux officiers, les hommes du rang ne voient pas d’un bon œil le passage aux colonies, n’ayant pas comme ceux-ci l’espoir de faire fortune rapidement avant de rentrer en France. Du bataillon expéditionnaire et des conscrits locaux du détachement initial de la Légion de la Loire, réunis par Desfourneaux en janvier 1801, plus rien ne subsiste trois mois plus tard, tous les hommes ayant déserté ou étant entrés aux hôpitaux.

On peut déceler dans le choix des troupes de première vague une volonté d’éloigner aux colonies les unités les plus jacobines à l’heure où le gouvernement se rapproche du Saint Siège dans le cadre du Concordat, et quelques mois avant le plébiscite sur le Consulat à vie. Eloignement qui ne signifie pas, comme cela est souvent avancé, sacrifice volontaire : lorsque la situation dégénère aux colonies, particulièrement à Saint-Domingue, ce sont principalement les troupes étrangères qui seront jetées dans la fournaise, préservant ainsi les vétérans de Bernadotte et de Moreau aussi bien que les favoris de Bonaparte …

Figure 11 : Attaque de la Ravine-aux-Couleuvres par les troupes expéditionnaires, Saint-Domingue (23 février 1802)
Notes
622.

Beaudoin, Op. Cit., p.50

623.

Lacroix, Op. Cit., p.328

624.

Cet ancien domestique noir, devenu maire du Cap, est loué par tout les chroniqueurs pour son esprit et son humanité. Cité par Leclerc dans une lettre au premier Consul pour sa conduite pendant l’incendie du Cap, il est maintenu dans ses fonctions par le capitaine général.

625.

Bataillons des 71eet 79edemi-brigade de ligne, garde nationale (mulâtre) des Verettes et 4e demi-brigade coloniale (noire).

626.

Peyre-Ferry, Op. Cit., p.168. Dans ces mémoires, Peyre-Ferry donne la demi-brigade coloniale comme étant la 4e, alors qu’il s’agissait en réalité de la 12e.

627.

Leclerc à Napoléon, 16 septembre 1802, Lettres du général Leclerc n°129

628.

Norvins, Op. Cit., t.3, p.26

629.

Lattre, Op. Cit., p.76-78

630.

Herpin, Op. Cit., p.99

631.

Lacroix, Op. Cit., p.43

632.

Herpin, Op. Cit., p.116

633.

Ibid, p.115

634.

Beaudoin, Op. Cit., p.56

635.

Lemonnier-Delafosse, Op. Cit., p.3

636.

Peyre-Ferry, Op. Cit., p.239

637.

Begouën-Demeaux, Op. Cit., p.201

638.

Thouvenot à Brunet, 10 mars 1803, S.H.A.T B79

639.

Kulesza (A.), Od szkolnejlawy. Opowiadania z lat 1798-1813, cité Pachonski (Jan) & Wilson (Reuel K.), Poland’s Caribbean tragedy, a study of Polish legions in the Haitian war of independence 1802-1803, New York, Columbia University Press, 1986, p.360

640.

Pachonski & Wilson, Op. Cit., p.192

641.

cf. Infra, p.122-123

642.

Beaubrun-Ardouin, Op. Cit., p.294

643.

Ibid

644.

Ibid, p.382

645.

Ibid, p.492

646.

Thouvenot à Brunet, 10 mars 1803, S.H.A.T B79

647.

Rapport des espions partis le 23 Vendémiaire, pièce jointe à une lettre de de Noailles à Rochambeau, datée du 19 octobre 1803

648.

Beaubrun-Ardouin, Op. Cit., p.318

649.

Kerverseau à Rochambeau, mai 1803, A.N. Colonies 135 AP

650.

Dampierre à Thouvenot, 10 mai 1802, S.H.A.T B74

651.

Zeromski, Op. Cit., p.7

652.

Ibid