Conclusion du chapitre

Ce chapitre a estimé un modèle à élasticité à élasticité variable. Dans une première section, l’estimation du modèle à partir de la donne Alpinfo amène à formuler les conclusions suivantes :

  1. Le modèle à élasticité variable n’est pas significatif pour des variables prises en taux de croissance annuel.
  2. Ce modèle l’est en revanche pour des variables lissées par la méthode de la moyenne mobile. Ceci signifie donc que la relation entre la demande de transport de marchandises et la VAI italienne est une relation de moyen terme, et non une relation de court terme.
  3. Le lissage des séries temporelles introduit néanmoins un bais d’auto-corrélation des erreurs qui vient nuancer la qualité des estimations.
  4. Enfin, ces estimations révèlent des constantes nulles (en prenant le PIB comme variable explicative) ou significativement positives (avec la VAI) alors qu’une constante négative est a priori attendue.

La seconde section du chapitre revient sur ces surprenantes estimations. Cette section met alors en évidence les éléments qui suivent :

  1. L’étude graphique des élasticités observées montre que l’estimation d’une constante positive signifie que la demande de transport de marchandises augmente, même en période de ralentissement de l’activité industrielle italienne (par exemple, durant la période [2001-2005]). La croissance des échanges extérieurs italiens significativement supérieure à celle de la VAI italienne depuis deux décennies contribue à expliquer les taux de croissance élevés de la demande de transport de marchandises à travers les Alpes en dépit d’une conjoncture économique italienne parfois maussade. Ce constat vient alors rappeler que le caractère chimérique de l’hypothèse ceteris paribus lorsqu’il s’agit d’estimer une élasticité.
  2. Ensuite, l’estimation de la relation entre la demande de transport de marchandises et l’activité industrielle italienne à un niveau désagrégé montre que cette relation n’est statistiquement significative que pour un nombre réduit de marchandises. En particulier, cette relation n’est pas significative pour les industries en déclin et les activités liées au secteur agricole.
  3. Enfin, ce chapitre montre que, lorsqu’elles sont significatives, les relations désagrégées présentent parfois une constante négative. On retrouve alors la relation à élasticité variable attendue.

L’estimation du modèle en taux de croissance de moyen terme montre donc qu’il existe une relation significative entre le transport de marchandises à travers les Alpes et l’activité industrielle ou économique italienne. L’estimation du modèle en taux de croissance présente toutefois un biais en raison de l’auto-corrélation des erreurs générée par le lissage des taux de croissance.

Cela invite à prolonger l’étude économétrique de la relation entre la demande de transport de marchandises et l’activité industrielle en introduisant des techniques économétriques issues des développements de l’économétrie des séries temporelles. L’application des techniques économétriques issues de la co-intégration permet alors d’introduire une plus grande rigueur économétrique dans l’estimation de cette relation. Le chapitre qui suit montre que ces techniques offrent un cadre cohérent pour estimer la relation entre la demande de transport de marchandises et l’activité économique.