III. La stabilité de la relation à correction d’erreur

Deux éléments interrogent l’hypothèse de constance de la relation à correction d’erreur estimée. D’abord, il existe un ensemble d’éléments indiquant qu’il est préférable de considérer l’hypothèse d’une relation à élasticité variable plutôt qu’une relation constante (essentiellement en raison des phénomènes de stockage et de déstockage). Château et Morcheoine (2001) estiment d’autre part que l’élasticité de la demande de transport bilatéral de marchandises par rapport à l’activité industrielle évolue selon une loi historique en forme de cloche. Cette observation est à rapprocher avec l’observation de cas de couplage dans certains pays européens comme au Royaume-Uni (McKinnon, 2007) ou au Danemark (Kveiborg et Fosgerau, 2007). Ces éléments incitent à se pencher sur la question de la stabilité de la relation à correction d’erreur.

L’économétrie des séries temporelles offre différents tests permettant d’étudier la stabilité d’une relation économétrique. Il est possible de distinguer deux types de tests de stabilité selon que la date de la rupture est a priori connue ou non. Les tests de Chow, de Harvey et Collier ou du rapport de vraisemblance de Quandt appartiennent à la première catégorie de tests. Dans le présent cas de figure, aucun point de rupture n’apparaît a priori. Il est donc préférable de recourir à la seconde catégorie de tests pour lesquels il n’est pas nécessaire de connaître a priori la date du point de rupture. Parmi ces tests, le test CUSUM est un test fréquemment utilisé dans la littérature. Ce test est donc réalisé dans la première sous-section. Dans la seconde sous-section, la stabilité des relations estimées est étudiée grâce au test des estimations récursives.