II.1. Les relations de long terme désagrégées

La relation de long terme correspond au modèle double-logarithmique. Cette relation est globalement peu significative pour la demande de transport de transit au passage de Vintimille (Tableau 69). Les coefficients de corrélation ajustés sont ainsi inférieurs à 50% pour la moitié des relations estimées. La valeur du coefficient associé à la variable i t est toutefois toujours significative au moins au seuil de 10%. Ce coefficient s’interprète comme l’élasticité de long terme de la demande de transport par rapport à la VA industrielle italienne. Ces coefficients présentent des valeurs élevées, comprises entre quatre et huit.

Tableau 69. Estimation du modèle double-logarithmique, séries p t désagrégées

Pour la demande de transport d’échange entre la France et l’Italie, le modèle d’équilibre de long terme est globalement significatif pour la plupart des catégories de biens considérées (Tableau 70). Les catégories de biens pour lesquelles le modèle n’est pas significatif sont les catégories NST0 (produits agricoles), NST2 (combustibles et minéraux solides), NST7 (engrais) et dans une moindre mesure, la catégorie NST9c (verre, faïence et porcelaine). Enfin, pour la NST4 (minerais et déchets pour la métallurgie), l’élasticité estimée est significative uniquement en apparence car elle est négative.

Tableau 70. Estimation du modèle double-logarithmique, séries f t désagrégées

Enfin, pour la demande de transport de transit nord-européen, les relations désagrégées sont généralement bonnes. Les exceptions sont les catégories NST2 (combustibles et minéraux solides), NST3 (produits pétroliers), NST4 (minerais et déchets pour la métallurgie) et NST7 (engrais). Se retrouvent donc des catégories pour lesquelles les relations ne sont pas non plus significatives pour la demande de transport d’échange franco-italien. Il s’agit de secteurs industriels en déclin (minerais et déchets pour la métallurgie) ou de secteurs liés aux matières premières (combustibles et minéraux solides, produits pétroliers) ou à l’agriculture (engrais, produits agricoles).

Tableau 71. Estimation du modèle double-logarithmique, séries
Tableau 71. Estimation du modèle double-logarithmique, séries n t désagrégées

Ces estimations peuvent être interprétées à partir du Tableau 72 qui reproduit la valeur des élasticités de long terme estimées lorsqu’elles sont significativement différentes de zéro. Il est alors possible d’observer que la valeur des élasticités estimées varie sensiblement selon les catégories de biens ou les types de demande de transport considérés.

Tableau 72. Les élasticités de long terme par catégories de produits

Deux conclusions ressortent plus particulièrement de ce tableau. D’abord, les élasticités estimées ne sont pas significatives pour certaines catégories de biens. C’est en particulier le cas des catégories NST2 (combustibles et minéraux solides), NST4 (minerais et déchets pour la métallurgie) et NST7 (engrais) et, de façon moins systématique, des catégories NST0 (produits agricoles), NST3 (produits pétroliers) et NST5 (sidérurgie, métallurgie). Ces secteurs sont des secteurs liés à l’agriculture, liés aux matières premières brutes ou des secteurs industriels en déclin. Cette conclusion signifie que, pour ces secteurs, il n’existe pas de relation entre la demande de transport à travers les Alpes et l’activité industrielle italienne. Ensuite, lorsqu’elles sont significativement différentes de zéro, la valeur des élasticités estimées pour la demande de transit littoral est significativement plus élevée que celle des élasticités estimées pour les deux autres types de transport de marchandises à travers les Alpes. Il convient désormais de présenter les résultats des estimations du modèle à correction d’erreur réalisées pour la donne Eurostat désagrégée.