I.2. L’activité industrielle italienne

Les hypothèses tenant à l’évolution de l’activité industrielle italienne ne sont pas du même ordre que les hypothèses relatives à la relation transport/économie. Il s’agit en effet d’hypothèses qui ne reposent pas sur une analyse économétrique ex ante.

Dans un souci d’homogénéité des prévisions de trafic, le ministère des transports définit un cadre macroéconomique général qu’il recommande d’utiliser pour l’évaluation socioéconomique des projets d’infrastructure dans le secteur des transports. Le ministère des transports définit par exemple un taux de croissance du PIB de référence et deux scénarios de croissance alternatifs (croissance basse et croissance forte). Il n’existe malheureusement pas de recommandations relatives à l’évolution de l’activité industrielle alors qu’il s’agit, dans le présent modèle, de la variable-clé de la génération des volumes globaux de transport de marchandises à travers les Alpes. D’autre part, le cadrage macroéconomique proposé par le ministère des transports concerne la situation macroéconomique française et non la situation macroéconomique italienne.

En dépit de ces deux limites, les hypothèses de croissance retenues dans le modèle de prévision sont les hypothèses de croissance que le ministère des transports recommande à une modification près. Trois scénarios de croissance sont alors considérés.

  1. En premier lieu, un scénario de référence (noté ref) est défini en postulant un rythme de croissance de l’industrie italienne de 1,9% par an. Cette hypothèse correspond à une croissance industrielle plus forte que celle qui a été observée ces deux dernières décennies puisque le taux de croissance annuel moyen de la VAI italienne durant la décennie [1984-2005] est de 1,3%.
  2. Ensuite, un scénario de croissance forte (noté for) est envisagé. L’hypothèse d’un taux de croissance de la VAI italienne de 2,3% par an est retenue en suivant les recommandations du ministère des transports. Ce taux de croissance correspond par exemple au taux de croissance annuel moyen de la VAI italienne au début de la période d’étude (ou, plus précisément, durant la période [1984-1989]).
  3. Enfin, un scénario de croissance faible (noté fai) est envisagé. Selon les recommandations du ministère des transports, l’hypothèse de croissance faible correspond à un taux de croissance de 1,5%. Cette valeur est néanmoins supérieure au taux de croissance annuel moyen observé durant la période [1984-2004]. Cette observation montre qu’il n’est pas irréaliste d’envisager une croissance industrielle inférieure à 1,5%. L’hypothèse de croissance faible est alors légèrement modifiée par rapport à la valeur recommandée par le ministère. Le scénario de croissance faible considère alors un taux de croissance industrielle italien de 1,3% par an. Ce scénario correspond alors à une situation prolongeant la conjoncture macroéconomique observée ces deux dernières décennies.

Ces hypothèses de croissance sont relativement proches des hypothèses réalisées dans les autres modèles de prévision de la demande de transport à travers les Alpes (Tableau 86). Il est notable d’observer une décroissance des hypothèses de croissance retenues avec le prolongement d’une conjoncture macroéconomique morose en France et en Italie.

Tableau 86. Hypothèses de croissance des modèles de prévisions alpins

Les hypothèses de croissance recommandées par le ministère des transports sont utilisées par le modèle de prévision. Le scénario de croissance faible a toutefois été modifié afin de considérer un scénario de faible croissance prolongeant la morosité de la conjoncture industrielle observée ces deux dernières décennies. Il apparaît par ailleurs que ces hypothèses de croissance sont comparables aux hypothèses postulées par la plupart des modèles alpins de prévision. Les résultats des prévisions du présent modèle pourront donc être comparés à ceux des autres modèles.