I. La demande de transport routier et l’autoroute ferroviaire

La réalisation d’une nouvelle infrastructure de transport ferroviaire permet d’exploiter un service d’autoroute ferroviaire à grande échelle de qualité supérieure par rapport à ce qu’elle ne l’est dans la situation de référence. En considérant la réalisation d’une nouvelle infrastructure de transport ferroviaire, les résultats des affectations du transport routier de marchandises à travers les Alpes sont donc différentes des affectations estimées pour la situation de référence.

Les volumes de transport attirés par l’autoroute ferroviaire sont significativement supérieurs en supposant la réalisation d’une nouvelle infrastructure de transport. Ils atteignent ainsi environ huit millions de tonnes de transport en 2015 et un volume compris entre douze et quinze millions de tonnes de transport à horizon 2030 (Figure 44) selon le scénario considéré.

Figure 44. Les volumes de transport de l’AF, situation de projet

Les affectations du transport routier estimés par le modèle de LTF sont significativement influencées par la réalisation d’une nouvelle infrastructure de transport ferroviaire puisque, sans cette infrastructure, les volumes de transport transportés par l’autoroute ferroviaires restent proches de quatre millions de tonnes.

Le report d’une partie des flux routiers vers l’autoroute ferroviaire retardent la saturation des tunnels routiers à travers les Alpes françaises d’une dizaine d’années comme le montre la Figure 45. En considérant une inflexion du partage modal en faveur du transport ferroviaire (Figure 45b), les volumes de transport prévus à horizon 2030 ne dépassent pas la capacité maximale des tunnels routiers transalpins. La mise en place d’un service d’autoroute ferroviaire conjuguée à la réalisation de la nouvelle liaison ferroviaire à travers les Alpes permet donc d’écarter l’hypothèse d’une saturation des traversées françaises à horizon 2030. En considérant une évolution tendancielle du partage modal (Figure 45a), la capacité des tunnels routiers à travers les Alpes est dépassée autour de l’année 2025 pour les scénarios de croissance économique italienne forte et normale.

Figure 45. Les volumes de transport à travers les tunnels français, situation de projet

Le modèle de prévision montre donc qu’en situation de projet, la saturation des tunnels français est écartée dans la plupart des scénarios envisagés. Cette observation s’explique par le report massif du transport routier vers l’autoroute ferroviaire. La capacité de l’autoroute ferroviaire à attirer le transport routier de marchandises est alors l’élément déterminant la saturation ou non des tunnels routiers français.